Annexe: Exploration de l'hémostase en pratique dentaire

Plan du document:
  I. Orientations pratiques si risques hémmoragiques évidents
 1. Si risques hémorragiques liés à un désordre plaquettaire
 2. Si patients sous traitements AVK
 II. Les techniques d'hémostase
 1. Mesures locales d'hémostase
 2. Médicaments d'hémostase
 I Orientations pratiques si risques hémmoragiques évidents

I.A. Si risques hémorragiques liés à un désordre plaquettaire
Lorsque le taux de plaquettes circulantes est inférieur à 100 000/ mm3 et qu'il existe un allongement
du TS, tout acte pouvant faire saigner doit être proscrit.
Un patient présentant un taux de plaquettes de 50 000 à 100 000/mm3 sans allongement du TS
pourra bénéficier de gestes simples avec des méthodes hémostatiques locales ou générales.
Devant la nécessité d'une avulsion, un apport par voie veineuse du facteur manquant juste avant la
réalisation de l'acte est obligatoire.
Par ailleurs, la prévention des risques hémorragiques chez des patients souffrant d'hémophilie
modérée peut être réalisée par un certain nombre de traitements prescrits par l'hématologue:
-La desmopressine (Minirin) augmente trois à quatre fois les taux circulants de facteur VIII et de
facteur Willebrand.
-L'acide tranexamique (Exacyl) inhibe l'activation du plasminogène.

I.B. Si patients sous traitements AVK
Lorsque l'INR est inférieur à 2, les actes d'avulsion simple peuvent être réalisés sans modification du
traitement en cours.
Si l'INR est supérieur à 2 ou si le patient doit bénéficier d'interventions plus complexe (avulsion de
dents incluses, multiples, alvéolectomie) une modification thérapeutique doit être envisagée par son
médecin traitant 2 jours avant l'intervention ; elle sera faite selon plusieurs alternatives :
• Modification de la posologie ;
• Arrêt du traitement ;
• Relais par l'héparine.
C'est le médecin seul qui a la responsabilité de cette modification thérapeutique, car la lever des
AVK peut entraîner un risque embolique grave.
L'avulsion n'aura lieu qu'après nouveau contrôle de l'INR et du TP.
Une hospitalisation est préférable afin de réunir les meilleures conditions d'une surveillance médicale
pré- et postopératoire.

II Les techniques d'hémostase
Préférer l'anesthésie locale à l'anesthésie locorégionale à l'épine de Spix si patient présentant un trouble
d'hémostase, en effet la tronculaire à l'épine de spix peut être à l'origine d'un saignement et d'un hématome
pouvant gêner les voies aériennes.

II.A.Mesures locales d'hémostase
• Contrôle du site opératoire (nettoyage et curettage approprié)
• Compression locale immédiate, peut être purement physique ou par
• Dépôt d'une substance hémostatique au niveau du site du saignement,
Exemple : éponge hémostatique.
• Rapprochement des berges par des sutures hermétiques, parfois cautérisation des vaisseaux
saignants.
• Compression médiate par gouttière en résine ou en optosil.
• Bain de bouche avec hémostatique.

II.B.Médicaments d'hémostase
Certains médicaments hémostatiques peuvent êtres utilisés topiquement par application de quelques
gouttes au niveau du site opératoire pour accélérer la coagulation :
Sulfate de protamine soluté injectable
La vitamine K, Soluté injectable IV ou IM et soluté buvable.
La dicynone, Cp ou forme injectable IV ou IM
Forme injectable IV, IM ou SC
Exacvl, Cp à 250 mg ou 500 mg. Solution buvable ou injectable en IV.
Capramol, Soluté injectable (peut être utilisée en bain de bouche)