2 - Les parafonctions

Plan du document:
I. Introduction
II. Le bruxisme
1. Historique
2. Définitions
1. Bruxisme
2. Bruxisme excentré
3. Bruxisme centré
III. Symptomatologie:
1. Au niveau des dents
1. Facettes d'usure
2. Hypersensibilité
3. Fêlures et fractures
4. Mortifications
5. Prothèses
2. Au niveau du parodonte
3. Au niveau des muscles masticateurs
1. Hypertonie musculaire
2. Spasmes douleureux
3. Hypertrophies du masseter et du temporal
4. Au niveau des ATM
1. Trouble de la mobilité
2. Les bruits articulaires
3. Les douleurs
4. Grincement
IV. Étiopathogénie
1. Bruxisme : Maladie de l'occlusion?
2. Bruxisme Maladie de la tension psychique?
V. Conclusion


I Introduction


L'appareil manducateur represente une unité fonctionnelle qui se compose des dents, de leurs tissus de soutien, des machoires, des articulations temporo-mandibulaires, des muscles manducateurs et des elements vasculaires et nerveux qui se rapportent à ces divers tissus.
L'appareil manducateur s'est developpé de manière à répondre aux exigences particulières de l'ensemble des fonctions permanentes (phonation, mastication,deglutition,respiration) aux quelle il est soumis.
L'activité fonctionnelle de cet appareil est assurée par les muscles, soumis à des impulsions nerveuses tandis que les autres constituants servent d'éléments passifs.
On definit par parafonction une activité anormale (avec ou sans mouvement) de certains groupes de muscles, activité susceptible de se répéter et se déroulant le plus souvent inconsciemment.
Parmi les muscles manducateurs, la parafonction concerne essentiellement les muscles elevateurs (extenseurs) de la mandibule.
Le résultat se manifeste cliniquement sous la forme de “bruxisme”.


II Le bruxisme


II.A. Historique


• WESKI utilise l'expression “effet de Karolyi”
• TISCHLER en 1928 perte d'“habitudes occlusales nevrotiques”
• Mais c'est à FROHMAN, en 1931, que nous devons le terme de “Bruxisme”
• Pour MILLER, en 1936, le bruxisme est attaché à la désignation du phénomène nocturne et la bruxomanie, au phénomène diurne
• DRUM, en 1938, inclut le bruxisme dans une théorie plus générale sur les parafonctions.


II.B. Définitions


II.B.a. Bruxisme


Du point de vue odontologique, le bruxisme est caracterisé par des contractions involontaires et inconscientes des muscles masticateurs en dehors de la fonction physiologique (mastication, déglutition).


II.B.b. Bruxisme excentré


Crissement et le grincement non fonctionnels lors des déplacements excentrés.


II.B.c. Bruxisme centré


Crispation en centré (sans déplacement mandibulaire).
Les deux types de bruxismes sont l'expression d'un accroissement du tonus musculaire.
La prédominance de l'un ou de l'autre dépendra de l'emplacement des interférences occlusales qui agissent en déclenchant des mouvements non fonctionnels de la mandibule.



III Symptomatologie:


III.A. Au niveau des dents


III.A.a. Facettes d'usure


Généralement la première dent atteinte est la canine. Puis ce sont les dents antérieures et enfin les dents cuspidées.
Les facettes d'usure du bruxime se caractérisent par leur situation en dehors des zones de contact fonctionnel.


III.A.b. Hypersensibilité


L'hypersensibilité et surtout rencontrée lorsque le degré d'usure atteint la dentine.


III.A.c. Fêlures et fractures


À un stade avancé, des fêlures puis des fractures verticales ou obliques peuvent apparaître.


III.A.d. Mortifications


Certaines mortifications pulpaires (surtout au niveau des insisives) ont une étiologie liée au bruxisme.
Elles sont le résultat des microtraumatismes circulatoires, transmis au niveau de l'apex.


III.A.e. Prothèses


Les dents artificielles ne sont pas épargnées et portent les stigmates des habitudes parafonctionnelles.



III.B. Au niveau du parodonte


Le bruxisme n'entraîne pas une pathologie inflammatoire ou destructrice du parodonte. Les séquelles communes du bruxisme sont plutôt représentées par des hypertrophies compensatrices.
• Epaississement de l'os alvéolaire.
• Epaississement de l'espace desmodontal.
• Parodontolyse, mobilité.
Les lésions parodontales relevées chez les bruxomanes sont généralement liées à:
• une hygiène défectueuse,
• des interférences sévères et
• une pression linguale répartie sur un petit groupe de dents.
Les interférences occlusales peuvent expliquer la gêne buccale consécutive à la mobilité des dents.
Celle-ci deviennent alors de véritables “Facteurs gachettes” précipitant la fréquence et la sévérité du bruxisme.
Les lésions parodontales sont plus fréquentes chez les patients atteints du bruxisme centré (crispations).


III.C. Au niveau des muscles masticateurs


III.C.a. Hypertonie musculaire


- Elle rend difficile la recherche de la relation centrée (RC), par une résistance incontrôlée aux tentatives de manipulation mandibulaire.
- Elle entraîne des morsures accidentelles de la langue, des lèvres et des joues, par des contractions réflexes soudaines.
- Les patients atteints de bruxîsme nocture se plaignent d'une sensation de fatigue au reveil et à la fin du petit déjeuner.
- Certains présentent même une véritable contracture: l'ouverture buccale matinale est nettement amoindrie.


III.C.b. Spasmes douleureux


À la palpation, les zones sensibles sont généralement situées au niveau des insertions musculaires.


III.C.c. Hypertrophies du masseter et du temporal






III.D. Au niveau des ATM


III.D.a. Trouble de la mobilité


Une ouverture buccale inférieure à 35mm doit entraîner une recherche des causes restrictives.


III.D.b. Les bruits articulaires


Les bruits articulaires sont l'expression de la variation des rapports condyle-disque, pendant la fonction.


III.D.c. Les douleurs


Elle sont fréquemment présentes et inquiètent le patient.


III.D.d. Grincement


Les bruits occlusaux du grincement représentent un élément de diagnostic.




IV Étiopathogénie


Le bruxisme est caractérisé par une mise ne contact, forcée et fréquente, des deux arcades dentaires.
Physiologiquement, il existe, des réflexes protecteurs qui évitent habituellement cette situation.
La majorité des auteurs précise que le bruxisme à une origine étiologique double, psychique et occlusale


IV.A. Bruxisme : Maladie de l'occlusion?


RAMFJORD (1966) déclare: «n'importe quel type d'interférence occlusale, lorsqu'il est combiné avec une tensions psychique, peut donner naissance au bruxisme et l'entretenir».
• Les contacts interférentiels situés entre la relation centrée et l'occlusion d'intercuspidation représentent le facteur gâchette le plus évident.
• Un deuxième facteur gâchette et représenté par les interférences occlusales, dans les mouvements de latéralité ou de propulsion.
• D'autres facteurs locaux déclenchent le bruxisme:
• les capuchons muqueux des dents de sagesse,
• les hyperplasies gingivales et les maladies parodontales,
• la douleur ou la gêne de l'ATM ou des muscles masticateurs.


IV.B. Bruxisme Maladie de la tension psychique?


La composante psychique de l'agressivité réprimée, de la tension émotionnelle, de la colère et de la peur a été retenue par de nombreux auteurs comme facteur essentiel, voir unique de l'étiologie du bruxisme.
Il y a des moments de la vie où des conditions de tension, durant les quels le bruxisme se produit plus facilement.



V Conclusion


Les habitudes occlusales liées à la tension nerveuse ne se limitent pas au bruxisme.
• La morsure des lèvres, des joues,
• l'aspiration de la lèvre ou des joues (diapneusie),
• l'utilisation exagérée de la gomme à macher,
• le mordillement d'objets divers (crayon, lunettes, pipe, etc...)
• les habitudes pulsionnelles de la langue, les postures, l'onychophagie, sont des pratiques dont la nocivité est comparable à celle du bruxisme.
Le bruxisme se manifeste généralement par voie réflexe de façon inconsciente et reste par conséquent ignoré par le patient, jusqu'à ce que quelqu'un attire son attention sur ce probleme.
Il peut apparaître soit en présence d'une importante interférence occlusale et d'une tension psychique ou émotionnelle moyenne, soit d'un important stresse psychique grave et d'une très légère interférence occlusale.