5 - Les parodontolyses

Plan du document:
I. Définition
II. Parodontite chronique
1. Définition
2. Etude clinique
1. Signes fonctionnels
1. Prurit
2. Douleurs
3. Une mobilité dentaire
4. Halitose
2. Signes gingivaux
3. Signes dentaires
4. Signes radiologiques
3. Complications de la parodontite chronique
1. Locales
2. Régionales
3. Générales
4. Traitement de la parodontite chronique

III. Parodontites agressives

1. Les caractères communs entre les parodontites localisées et généralisées
2. Parodontites agressives localisées
3. Parodontites agressives généralisées
4. Le traitement
IV. Manifestations parodontales du trauma occlusal
1. Définition
2. Signes cliniques
1. Sur un parodonte sain
2. En présence d'une parodontite
3. Signes radiologiques
V. Parodontose
VI. Conclusion


I Définition


Rappelons que parmi les parodontopathies, nous observons:
• Les gingivopathies où seule la gencive est atteinte.
• Les parodontolyses où l'atteinte est plus profonde; gencive, os alvéolaire, desmodonte et cément sont touchés par le processus destructeur.
• La frontière théorique des fibres "supracrestales" constitue la ligne de démarcation entre les gingivopathies et les parodontolyses.


II Parodontite chronique


(ou parodontite chronique de l'adulte ou parodontite chronique habituelle)

II.A. Définition



C'est une atteinte inflammatoire du parodonte, qui évolue sur un mode chronique et qui est la plus courante des parodontites.
Actuellement on parle de parodontite chronique de l'adulte puisqu'elle peut apparaître à n'importe quel âge; Cependant, sa fréquence et sa sévérité augmentent avec l'âge; elle peut affecter un nombre variable de dents et à des taux variables de progression.
Pour parler de parodontite, il faut:
• Que les fibres supracrestales soient détruites,
• Que l'os alvéolaire soit atteint,
• Que l'attache épithéliales ait migré en direction apicale, c'est-à-dire qu'il y'ait une perte d'attache (sous forme de poche parodontale ou de récession gingivale).


II.B. Etude clinique


On observe deux formes:
• La parodontite chronique simple où l'action des bactéries est seule responsable.
• La parodontite chronique complexe où cette action bactérienne se combine avec un trauma occlusal.
En fait, ces 2 formes sont souvent associées sur une même arcade.
Le tableau clinique est pratiquement identique, cependant certains signes cliniques sont plus particuliers à la forme complexe (nous le soulignerons au passage).


II.B.a. Signes fonctionnels


1 Prurit


Prurit gingival dû à la congestion gingivale ; en fait c'est un signe de la gingivite, toute la symptomatologie de la gingivite existe au cours de la parodontite, car il y'a une gingivite concomitante.


2 Douleurs


• Des douleurs plus ou moins sourdes, liées au tassement alimentaire,
• Douleurs d'origine dentaire liées à la récession gingivale lorsqu'elle existe,
• Douleurs d'origine pulpaire (pulpite à rétro dans le cas de poches très profondes),
• Douleurs liées à la présence d'un abcès parodontal qui peut être:
- Parulique ou muqueux: en cas de parodontite simple en général, ou
- Intra-osseux: en cas de parodontite complexe, ici le drainage de l'abcès est souvent très difficile.
• Douleurs liées à la mobilité dentaire.


3 Une mobilité dentaire


? niveau osseux égal, la mobilité est plus importante dans la parodontite complexe que dans la forme simple.
On observe différents types de mobilité dentaire. Selon Lindhe:
• Degré 1: mobilité de la couronne dentaire inférieure à 1mm dans le plan horizontal.
• Degré 2: mobilité de la couronne supérieure à 1mm dans le plan horizontal.
• Degré 3: mobilité horizontale et verticale.
Au point de vue pronostic, la mobilité dentaire présente un intérêt certain.
Par contre, elle est toujours un mauvais élément de diagnostic.


4 Halitose


Sensation de mauvaise haleine ou halitose liée au contenu de la poche où on peut trouver:
• Des débris alimentaires,
• Des bactéries,
• Des enzymes,
• Des cellules épithéliales desquamées,
• Des cellules de défense de l'organisme,
• Du fluide gingival,
• Du pus.



II.B.b. Signes gingivaux


Les signes de la gingivite sont retrouvés lors d'une parodontite puisque la parodontite est la complication de la gingivite.
Le rebord marginal de la gencive peut être:
• ?paissi, formant une sorte de bourrelet fibreux. On parle de "feston de Mac Call".
• Irrégulier, sous forme de crevasse. On parle de "fente ou fissure de Stillman".
La réaction gingivale au cours de la parodontite peut se faire soit:
• Sous forme de retrait en doigt de gant constituant "la poche parodontale", la récession est alors invisible.
Sous forme de retrait de toute l'épaisseur gingivale, aboutissant à une récession gingivale visible.
Dans les 2 cas nous notons une "perte d'attache".
Notons qu'une poche parodontale peut être en continuité avec une récession gingivale.


II.B.c. Signes dentaires


• La plaque bactérienne recouvre les tissus durs, les tissus mous, le tartre sus et sous gingival,
• La mobilité dentaire (signalée dans les signes fonctionnels),
• Les migrations sont retrouvées plus fréquemment dans la parodontite complexe que dans la simple (notion de migration et malpositions dentaires: faire la différence).
Les migrations dentaires favorisent la rétention de la plaque bactérienne et peuvent perturber l'équilibre occlusal.


II.B.d. Signes radiologiques


• Dans la parodontite simple
• Le sommet du septum est rongé par le processus destructeur. La lyse est horizontale.
• La lamina dura est intacte du coté desmodontal.
• Dans la parodontite complexe
• La lyse est verticale; des images en cuvette ou en escaliers ont été décrites.
• La destruction de la lamina dura est plus importante.



II.C. Complications de la parodontite chronique


II.C.a. Locales


Les abcès et les troubles pulpaires peuvent être considérés comme des complications de la parodontite chronique.


II.C.b. Régionales


La parodontite peut diffuser ses germes au voisinage et entraîner l'apparition d'une stomatite, cellulite, adénite, sinusite ou ostéite; ce qui est relativement rare.
Par contre les migrations dentaires et l'édentation, si elle n'est pas compensée, entraînent souvent un déséquilibre occlusal qui peut avoir une répercussion articulaire (ATM) ou neuromusculaire, comme une dysfonction de l'appareil manducateur.


II.C.c. Générales


On a tendance à les sous estimer mais il faut savoir que le contenu de la poche parodontale peut être responsable d'infections à distance (abcès du cerveau par exemple)



II.D. Traitement de la parodontite chronique


Après une phase initiale indispensable, qui consiste en une motivation à l'hygiène rigoureuse suivie d'un détartrage-polissage, un curetage parodontal se fera soit à l'aveugle, soit à ciel ouvert, selon la profondeur des poches parodontales. (Cours de 4ème année).



III Parodontites agressives


Il existe 2 formes de parodontites agressives; la localisée, et la généralisée.


III.A. Les caractères communs entre les parodontites localisées et généralisées


• Bon état général du patient,
• La destruction osseuse est rapide,
• Caractère familial de l'atteinte,
• Quantité de plaque bactérienne non proportionnelle à la sévérité de la destruction tissulaire,
• Des taux élevés d'actinobacillus actinomycétemcomitans,
• Des anomalies de la phagocytose.


III.B. Parodontites agressives localisées


• Le début se situe autour de la puberté,
• La réponse sérique anticorps vis-à-vis des agents infectieux est augmentée,
• L'atteinte est localisée aux premières molaires et aux incisives avec perte d'attache interproximale au niveau d'au moins 2 dents dont 1 molaire et n'impliquant pas plus de 2 dents autres que les 1ères molaires et les incisives.


III.C. Parodontites agressives généralisées


- Nature épisodique de la destruction,
- Atteinte généralisée, touchant au moins 3 dents permanentes autres que les 1ères molaires et incisives.
- La réponse anticorps est faible,


III.D. Le traitement


Les expériences thérapeutiques qui ont été faites ont toutes montré une grande efficacité lorsqu'une antibiothérapie ciblée était couplée au traitement local.
On entend par le traitement local la phase de détartrage, curetage ou opérations à lambeau.



IV Manifestations parodontales du trauma occlusal


IV.A. Définition


Le trauma occlusal est la lésion parodontale en rapport avec des forces nocives (cours de 4ème année)


IV.B. Signes cliniques


IV.B.a. Sur un parodonte sain


• Augmentation de la mobilité dentaire,
• ? la percussion on perçoit un son voilé,
• Récessions gingivales.


IV.B.b. En présence d'une parodontite


Sous l'effet du trauma occlusal, une parodontite simple (lyse horizontale) se transformera en parodontite complexe (lyse vertical).



IV.C. Signes radiologiques


• Altération de la lamina dura,
• ?largissement de l'espace desmodontal,
• Rhizalyses.



V Parodontose


C'est une atteinte parodontale de nature dégénérative, ce processus involutif (qui frappe l'ensemble du parodonte) est souvent attribué à une atrophie sénile.
Mais on peut retrouver cette parodontolyse non inflammatoire chez des sujets jeunes et l'étiologie est inconnue.


VI Conclusion


La majorité des parodontoses sont de nature inflammatoires (parodontites).
Le traitement dépend de la forme clinique, néanmoins, la prévention ou le dépistage précoce reste la meilleure arme.