Les anomalies dentaires.
Plan du document:
I Introduction
Les anomalies dentaires sont liées au développement des dents. Elles concernent aussi bien la denture temporaire que la denture permanente.
Décrites depuis longtemps, actuellement on tente d'impliquer le mécanisme d'apparition par la théorie des neurocristopathies ou par un support génétique.
II Anomalies du nombre
Le nombre des dents peut être soit réduit soit augmenté. Ces anomalie, s'accompagnent souvent d'anomalies morphologiques ou d'anomalies d'éruption.
Le nombre des dents humaines est génétiquement déterminé, des gènes dentaires induisent la différenciation de la lame dentaire.
II.A. Hypodontie - anodontie :
La réduction du nombre de dent peut être partielle (hypodontie) ou totale (anodontie).
• Cependant l'absence totale de toutes les dents temporaires et définitives est extrêmement rare,
• L'absence d'un certain nombre de dents ou hypodontie est plus commune.
On parle “d'oligodontie” lorsqu'il y a absence d'un grand nombre de dents, anomalie de taille (microdontie) et association à d'autres malformations d'organes
II.A.a. Hypodontie des dents définitives
L'hypodontie est à différencier des pertes des dents par extraction ou par chute (mobilité d'origine parodontale ou expulsion traumatique).
La prévalence serait de 2.3 à 9.6%.
Globalement l'hypodontie affecte surtout les 3ème molaires supérieures et inférieures puis les 2ème prémolaires inférieures, les incisives latérales supérieures et enfin les 2ème prémolaires supérieures.
Ceux sont des dents dites de “fin de série”.
D'après les études épidémiologiques, l'hypodontie est plus fréquente chez les orientaux que chez les européens.
Elle affecte plus les filles que les garçons.
• Dans 50% des cas l'agénésie touche une seule dent.
Il est possible de constater une hypodontie symétrique.
Cette hypodontie symétrique serait l'expression d'une réduction philogénétique du nombre de dents.
Lorsque l'hypodontie est isolée, parfois la seule solution est prothétique, actuellement, l'implantologie est aussi une bonne alternative.
II.A.b. Hypodontie des dents temporaires:
Plus rare : 0.1 à 0.7% affectant souvent le maxillaire.
Les dents les plus touchées sont les incisives latérales supérieures et les incisives centrales inférieures.
Dans ces cas elles peuvent s'accompagner d'agénésie des dents permanentes.
II.A.c. oligodontie syndromique :
Les oligondonties sont fréquemment observées dans les syndromes malformatifs.
1 Les fentes labiovélopalatines
L'hypodontie dans la région de la fente est de l'ordre de
• 14% en denture temporaire
• et de 44% en denture permanente
2 Dans le syndrome de Down : trisomie 21
Entre 23 et 47% des sujets ont une hypodontie des dents définitives (3ème molaire, 2ème prémolaire, incisive supérieure)
3 Le syndrome de Christ Siemens Touraine
Ou Dysplasie Ectodermique Héréditaire (ou Hypohidrolique) caractérisée par la triade suivante:
• Oligodontie (avec anomalie de morphologie),
• Hypotrichose (cheveux rares - blonds - cassants),
• Hypohidrose (peau souple, fine et sèche).
Ce syndrome à une transmission génétique:
- Liée à l'X
- Autosomique dominante
4 Le syndrome de Goltz
Ou syndrome de dysplasie dermique focale
Comporte une atrophie et une hyperpigmentation cutanée et des papillomes muqueux, anomalies des ongles et des extrémités (syndactylie - polydactylie)
5 Syndrome de Papillon Leage et Psaume
(Syndrome ODF type 1)
- Transmission dominante liée à l'X
- Hypodontie des incisives latérales inférieures
- Hyperplasie des freins
- Pseudofente labiale supérieure
- Malformations des doigts (syndactylie, poydactylie, clinodactylie)
- Retard mental
6 Syndrome de Bloch Schulz Berger
(Incontinentia pigmenti)
les anomalies dentaires se manifestent par des oligodonties des dents temporaires et définitives avec anomalies de structure et d'éruption et sont associées
- À des lésions vésiculeuses verruqueuses et pigmentées de la peau,
- À des anomalies des yeux.
La transmission est dominante liée au chromosome X.
7 Epidermolyse bulleuse dystrophique
Les manifestations cliniques sont des bulles cutanéo-muqueuses, anomalies de phanères, atteinte oculaire et agénésies dentaires partielles (faites de dents rudimentaires, hypoplasie amélaires, retard d'éruption).
II.B. Les hyperdonties
Les dents surnuméraires se rencontrent dans tous les secteurs des maxillaires mais surtout dans la région maxillaire antérieure.
Par ordre décroissant, c'est ensuite la région molaire, puis prémolaire mandibulaire qui sont les sites de prédilection.
L'hyperodonties est souvent isolée et affecte plus l'homme que la femme.
II.B.a. Hyperodontie des dents définitives
L'hyperodontie serait le résultat d'une hyperactivité localisée de la lame dentaire.
D'autres théories s'appuient sur la possibilité de clivage du germe dentaire à un moment de l'odontogénese.
L'hérédité joue beaucoup plus rarement un rôle que dans l'hypodontie.
• La morphologie de la dent peut être normale, c'est la dent supplémentaire ou Hyperodontie “eumorphique”.
• La morphologie est anormale (dent en général conoïde) c'est l'hyperdontie “dysmorphique”.
La localisation la plus fréquente est la région incisivo-canine supérieure.
Lorsque la dent surnuméraire est située entre les 2 centrales, elle est dite le “mésiodens”.
L'anomalie affecte surtout les garçons, c'est la dent médiane, conoïde ; elle ne gène pas l'éruption des incisives centrales.
Lorsqu'il siège du côté palatin il peut s'inverser, il est totalement anastrophique (bascule de 180°) il peut faire éruption dans le nez “dent nasale”.
Le mésiodens mandibulaire est rarissime.
Les dents surnuméraires dans le secteur antérieur peuvent aussi prendre la forme d'odontoïdes.
Ils agissent souvent comme des obstacles anatomiques à l'éruption des dents
Au niveau de la mandibule, les hyperodonties sont plus fréquentes dans le secteur prémolaire.
L'apparition radiologique des germes surnuméraires est observée à un âge de fin de traitement orthodontique.
Il s'agit souvent de prémolaire de morphologie normale donc de dent supplémentaire.
Leur situation est communément distale par rapport aux prémolaires.
L'hyperodontie dans le secteur molaire est plus fréquente au maxillaire
La localisation est habituelle, paramolaire (distomolaire) c'est la 4ème molaire.
II.B.b. Hyperodontie des dents temporaires
Rare, concerne surtout la région incisivo-canine supérieure, la morphologie des dents surnuméraires est souvent normale.
L'hyperodontie en denture temporaire est suivie dans la plus part des cas d'une hyperodontie en denture permanente.
II.B.c. Hyperodontie syndromiques
1 Le syndrome de Pierre Marie et Sainton
(ou dysplasie cleido-crânienne)
Syndrome à transmission autosomique dominante, les dents surnuméraires particulièrement nombreuses sont associées à des inclusions dentaires multiples.
D'autres anomalies constituent aussi le syndrome dont:
• L'hypoplasie ou l'aplasie uni- ou bilatérale des clavicules,
• Développement exagéré du crâne.
2 Le syndrome de Gardner
Le syndrome de Gardner est fait
- Ostéomes multiples des maxillaires,
- Kystes épidermiques,
- Polypose colique familiale (comportant un risque de cancérisation),
- Des surnuméraires incluses avec des odontomes complexes et ou des hypercémentoses,
Transmission autosomique dominante.
III Anomalie de morphologie
Ces anomalies sont particulièrement nombreuses et affectent tout ou une partie de la dent.
III.A. Anomalie de taille
La taille des dents est génétiquement déterminée, mais évolue avec les siècles.
• Les ethnies anciennes avaient des dents de plus grand volume.
Le volume des dents est plus grand chez l'homne que chez la femme.
III.A.a. Macrodontie:
1 La macrodontie vraie
Ou gigantisme dentaire, est extrêmement rare.
Elle a été associée au gigantisme d'origine hypophysaire.
Certains syndromes portent des macrodonties comme le syndrome de Crouzon (dysostose crâniofaciale), ou le syndrome de Dawn (trisomie 21).
• Mais le plus caractéristique est le syndrome d'Eckman-Westborg et Julin où la macrodontie généralisée et associée à des tubercules multiples, des cuspides centrales et des invaginations pulpaires.
2 La macrodontie relative
Engendre une dysharmonie dentomaxillaires qui est le résultat d'une hérédité croisée où la taille des dents et celle des maxillaires est déterminée séparément.
3 La macrodontie localisée
Il peut s'agir de la macrodontie d'une ou de deux dents.
La macrodontie peut n'affecter que la partie radiculaire de la dent c'est la “rhizomégalie”.
III.A.b. Microdontie
1 La microdontie généralisée vraie
La microdontie généralisée vraie ou nanisme dentaire, parfois associé au nanisme d'origine pituitaire.
La réduction du volume dentaire concerne la racine et la couronne qui est réduite plutôt dans le sens mésio-distal.
2 La microdontie localisée
La microdontie localisée à une ou 2 dents concerne surtout les incisives latérales supérieures et les 3ème molaires, ce sont d'ailleurs les dents qui sont le plus souvent agénésiques.
• Les dents surnuméraires sont aussi les dents les plus petites.
3 Le nanisme radiculaire
Le nanisme radiculaire ou rhizomicrie est rencontré au niveau des prémolaires et des 3ème molaires.
III.B. Anomalies de forme
Ces anomalies sont généralisées ou localisées, affectant soit la couronne, soit la racine, soit toute la dent.
III.B.a. Anomalies coronaires
L'anomalie porte sur les cuspides et les sillons des dents.
1 Au niveau des incisives
C'est surtout l'incisive latérale supérieure qui est malformée le plus souvent. La forme conique (incisive latérale en grain de riz).
Une autre variante est caractérisée par un développement anormal du cingulum.
L'hypertrophie cingulaire confère la cuspide « en talon » (talon-cusp).
Pour d'autres auteurs, il s'agit d'une dent évaginée.
L'aspect en forme de pelle a un caractère ethnique (mongol, les chinois, polynésiens).
2 Canines
L'anomalie habituelle est le développement du cingulum, parfois tel qu 'il donne l'impression d'une 2ème cuspide, ce qui conduit à la prémolarisation de la canine.
3 Prémolaire
On peut retrouver une crête marginale accessoire pouvant modifier la morphologie de la prémolaire, (aspect tricuspide).
4 Molaire
La première molaire supérieure est considérée comme une des dents les plus stables.
Cependant certaines variations ont été décrites
1 Le tubercule de Carabilli
tubercule cuspidien accessoire mésio-palatin ; il se retrouve chez 90% des blancs.
Ce tubercule est considéré comme un caractère normal transmis génétiquement
Cependant il n 'est pas retrouvé chez les chinois ou les japonais
2 Le tubercule de Bolk
Le tubercule de Bolk est retrouvé sur les deuxièmes et troisièmes molaires mais aussi sur la première molaire. Il est aussi décrit sur les molaires temporaires.
Sa présentation est mésio-vestibulaire.
III.B.b. Anomalies radiculaires
Les anomalies radiculaires sont assez nombreuses, ceux sont des anomalies de direction et de nombre, soit des anomalies de forme et de taille.
• Les tauraodentismes constituent aussi une variété particulière d'anomalie de forme radiculaire.
1 Les anomalies de nombre
- Les racines accessoires sont rares au niveau des incisives et des canines.
- Les prémolaires ont assez fréquemment des racines accessoires.
C'est la première prémolaire supérieure qui présente la plus grande variabilité, et la prémolaire inférieure la moins grande.
La première prémolaire supérieure aurait
• une racine dans 37% des cas,
• deux dans 87%,
• et trois seulement dans 6% des cas.
Les molaires présentent une grande variabilité dans le nombre de racines,
• surtout la troisième molaire dont le nombre de racine peut varier de un à sept.
2 Anomalies de forme
En dehors de l'inclinaison distale (physiologique) des apex, les variations de forme sont très fréquentes et se rencontrent sur toutes les dents.
Les courbures radiculaires sont souvent la conséquence d'un obstacle pendant la croissance radiculaire (dents incluses, récessions sinusien, canal mandibulaire ou traitement orthodentique)
En denture définitive ; les racines des molaires présentent une divergence.
Souvent les racines des 3ème molaires se réunissent et partagent un cément commun.
Les racines des 3ème molaires mandibulaires présentent des courbures distales en forme de corne.
La dilacération constitue une anomalie de forme particulière des incisives supérieures définitives.
La dilacération survient quand un traumatisme mécanique affectant l'incisive temporaire se répercute au niveau du germe définitif (lacération ou déchirure) vers 4 à 5 ans.
On parle de dent en forme de “faux” ou de “faucille” .
3 Taurodontisme
Le terme “taurodentisme” décrit une, forme particulière de dent qui rappelle celle des herbivores, le corps de la dent s'élargit au dépens de la racine, contrairement aux dents des carnivores où le corps de la dent est plus large au niveau coronaire (cynodontisme).
En d'autres termes le taurodentisme est caractérisé par des dents dont la chambre pulpaire s'étend bien au delà du collet : il n'y a pas d'étranglement au collet.
III.C. Invagination dentaire
C'est une anomalie de développement résultant d'une invagination de l'organe de l'émail dans la papille dentaire pénétrant souvent profondément dans la racine avant le début de la minéralisation des tissus dentaires.
C'est la dent dans une dent ou “dens in dente” ou “dens invaginantus”.
La fréquence d'apparition de cette pathologie varie selon les auteurs de 0.25 à 10%.
• La dent la plus fréquemment impliquée est l'incisive latérale supérieure permanente.
L'invagination varie de la simple accentuation du puis cingulaire jusqu'à l'invagination coronoradiculaire complète atteignant l'apex dentaire.
Radiographiquement l'apex dentaire est généralement béant.
Comme la couche d'émail est mince au fond de l'invagination, l'atteinte pulpaire est précoce et les signes infectieux fréquents.
III.D. Concrescence
Cette anomalie consiste en la soudure de deux dents par le cément.
la concrescence survient le plus souvent entre les 2ème et 3ème molaires définitives et supérieures parfois entre une molaire et une dent surnuméraire.
L'étiologie serait mécanique (compression par manque de place) ou infection de voisinage.
L'éruption ultérieure est souvent entravée, aussi l'extraction est souvent difficile.
La concrescence est a distinguer de la coalescence qui est l'union de deux dents par un tissu osseux très dense.
III.E. La fusion
La fusion est une anomalie de développement constituée pur l'union le plus souvent la dentine de deux germes normaux au moment de leur formation: “Synnodontie”.
Il est exceptionnel de trouver une fusion de plus de deux dents.
La fusion est plus fréquente en denture temporaire, en particulier dans la région incisivo-canine.
La fusion peut être totale ou partielle.
• Lorsque la fusion est totale, les dents partagent le même complexe pulpo-radiculaire.
Parfois la pulpe camérale est seule commune ; dans d'autre, il y a séparation des pulpes camérales et fusion de pulpes radiculaires.
• La fusion est partielle ; dans ce cas les couronnes sont fusionnées et les racines séparées.
III.F. La germination
La gémination constitue une division souvent avortée d'un germe dentaire.
Elle affecte le plus souvent la denture temporaire que la denture permanente, essentiellement la région incisive.
IV Anomalies de structure dentaire
Se sont des défauts dans la structure des tissus durs des dents qui surviennent pendant l'odontogénèse.
Ces défauts peuvent affecter une dent, plusieurs ou toutes les dents, tant en denture permanente qu'en denture temporaire et sont observés macroscopiquement ou microscopiquement.
L'anomalie de structure concerne, soit l'émail, soit la dentine, soit le cément soit encore tous les tissus minéralisés de la dent.
Les anomalies de structures qui s'opèrent pendant la maturation des tissus durs ont une étiologie primaire, ou acquise, et d'origine locale ou générale.
IV.A. Anomalies de l'émail
IV.B. Anomalies de la dentine
• Dentinogénèse imparfaite héréditaire
Elles ont été globalement décrites sous plusieurs noms, parmis lesquels
- la « dysplasie Capdepont »,
- la« dentine opalescente héréditaire »,
- la « dentinogénès imparfaite »
- les «dents brunes héréditaires
La dentinogénèse imparfaite est souvent associée à l'ostéogénèse imparfaite, qui est cliniquement caractérisée par une fragilité osseuse marquée, des sclérotiques bleue, une laxité articulaire anormale et une surdité,
En denture définitive, ce sont les premières dents à fait éruption qui sont les plus touchées. Les dents s'altèrent peu à peu leur éruption. Un écaillage rapide de l'émail découvre la dentine qui plus molle, subit une attrition rapide. La coloration des dents varie du gris au jaune brun ou brun violet, et l'aspect est typiquement ambré, translucide. La prédisposition de la carie n'est pas spécialement accrue. Radiographiquement, l'aspect est pathognomique. Les couronnes sont globuleuses. Les pulpes (camérales et radiculaires) présentent une oblitération par dépôt, continu de dentine. Les racines sont en général raccourcis et étroites
IV.C. Anomalies du cément
Ces anomalies surviennent pendant la formation des dents mais aussi pendant leur vieillissement.
IV.C.a. Cémenticules
Ce sont des petits noyaux calcifiés sphériques qui se développent au sein des éléments fibrovasculaires du desmodonte.
On les trouve soit au niveau furcations molaires soit au niveau de la couche cémentaire (surface radiculaire) au sein de la sur surface alvéolaire du desmodonte.
IV.C.b. Hypercémentose
Le cément est une substance dure formée le long de la racine, qui augmente très lentement avec l'âge, son épaisseur est toujours plus grande à l'apex
Il y a normalement 2 couches de cément:
• Cément acellulaire couche profonde,
• Cément cellulaire superficielle.
L'hypercémentose peut s'observer sur une dent ou plusieurs. L'anomalies atteint par ordre de fréquence les molaires mandibulaire, après les 2ème prémolaires inférieures puis les 1ère molaires inférieures et supérieures (les dents madibulaires sont plus affectées)
La localisation est surtout apicale formant un renflement au ties apical
Plusieurs causes ont été avancées, surcharges occlusales, inflammation périapicale, affection générale de type maladie de Paget.
IV.D. Anomalies affectant tous les tissus de la dent
IV.D.a. Anomalies héréditaires
• Odontodysplasie régionale
Dans cette anomalie, l'émail et la dentine sont atteints au niveau en général de quelques dents ; c'est un arrêt localisé de développement dentaire conférant un aspect de dents fantômes (ghost-teeth)
Les filles sont plus atteintes que les garçons et le siège de prédilection est la région antérieure (essentielement les incisives et les canines)
L'étiopathogénie reste incertaine.
Cliniquement, l'éruption de ces dents est entravée.
Radiographiquement, on observe un émail mince hypocalcifié.
La dentine coronaire est anormalement hypodense, les chambres pulpaires sont larges, les apex ouverts et les racines courtes, le résultat est une image de dent fantôme radiotrasparente avec une limite dentine peu démarquée.
Ces dents s'infectent souvent et font l'objet d'extraction chirurgicale.
IV.D.b. Anomalies acquises : anomalies d'origine traumatique
1 Traumatismes mécaniques
1 Les arrêts transitoires ou définitifs de croissance
Surviennent sur dents définitives immatures à la suite d'un traumatisme qui se répercute sur les tissus en formation.
Il en résulte une dilacération ou un arrêt de développement de la racine.
2 Les attritions ou les abrasions
Il existe une usure physiologique des bords incisifs et des faces occlusales et proximales.
C'est une perte progressive de substances dentaires sous l'action de la mastication.
Le degré d 'attrition peut être plus ou moins important allant ,jusqu'à atteindre le niveau de la chambre pulpaire qui se rétracte lorsqu'il s'agit de forces anomalies déclenchées par des malocclusions sévères (traumatogènes) ou de bruxisme (grincement nocturnes des dents),
Les abrasions de dents par brossages sont aussi fréquentes, elles se situent au niveau du collet des dents.
Elles sont dues à une mauvaise technique de brossage (mouvements horizontaux trop appuyés, usage d'une brosse à dents à poils trop durs ou encore de dentifrice trop abrasif).
Les lésions cervicales sont cunéiformes à type de « coups de hache » au collet des dents.
2 Traumatismes chimiques
1 Les érosions (mylolyses)
Peuvent être définies comme une perte superficielle de matière dentaire par un processus chimique qui n'implique pas les bactéries.
Les plus connues sont les érosions et d'origine diététique attribuées à la consommation importante de boisson acidulée ou d'aliments acides.
2 La mélanodontie infantile
C'est une lésion des dents temporaires décrite aussi sous le nom de carie rampante.
Caries particulières siégeant aux versants vestibulaires, qui se développent sur des hypoplasies amélaires probablement consécutive à des malnutritions.
Elle serait l'apanage de garçons.
La mélanodontie se caractérise sur les dents temporaires par une lésion crayeuse débutant sur les incisives centrales puis les incisives latérales, les canines, prenant une forme en « écusson » et enfin les faces occlusales de molaires temporaires.
Les lésions deviennent brunes puis noires. Les caries évoluent peu en profondeur mais s'étendent progressivement dans toutes les directions envahissant les faces proximales, vestibulaires et palatines, en respectant presque toujours le bord incisif des dents.
La dentine plus résistante ; prend un aspect noir laqué
Parfois les lésions peuvent débuter sur les faces proximales, et respecter les incisives supérieures.
Le syndrome de Dubreuil Chambardel est une forme particulière, de mélanodontie des quatre incisives supérieures définitives.
Le diagnostic différentiel est à faire avec les caries dues aux tétines au miel « le syndrome du biberon » qui détruit progressivement toutes dents les incisives centrales.
Il n'y a pas de pigmentation noirâtre.
V Anomalies d'éruption et de chute des dents
V.A. Éruption prématurée
Elle concerne plus les dents temporaires que les dents définitives
• Dents natales et néonatales
Les dents natales sont celles qui sont présentes à la naissance. Les dents néonatales sont celles qui font leur éruption dans les 30 premiers jours de la vie.
La plupart des dents néonatales (96%) sont des incisives mandibulaires, exceptionnellement, elles sont au nombre de deux ou plus.
Cliniquement, elles ont fréquement une coloration grisâtre ou brunâtre et peuvent présenter des hypoplasies de l'émail
Elles sont également mobiles en raison d'une insuffisance de formation radiculaire et d'une sertissure gingivale inflammatoire.
V.B. Éruption retardée
L'éruption retardée est plus rare en denture temporaire qu'en denture définitive.
• Inclusions dentaires
1 Dent incluse
Une dent incluse est une dent qui à terminé sa formation radiculaire mais dont le sac folliculaire ne communique pas dans la cavité buccale, Elle se situe dans une crypte osseuse à un niveau plus ou moins profond.
L'inclusion peut concerner une ou plusieurs dents.
• Celles qui sont le plus affectées par l'inclusion sont les 3ème molaires.
2 Dent enclavée
Une dent enclavée est une dent partiellement visible dans la cavité buccale.
Elle se trouve souvent dans une position bloquant son évolution sur l'arcade.
3 Dent retenue
Une dent retenue est une dent conservant encore un potentiel d'éruption (dent immature) mais empêchée, souvent par un obstacle, de poursuivre son émergence.
Si cette dent retenue arrive à maturité, la rétention devient un enclavement ou une inclusion.
Les causes de l'inclusion sont d'ordre local ou général (systémique).
• Parmi les causes locales, on peut citer :
- la malformation du germe,
- l'anomalie de position,
- les obstacles anatomiques comme une gencive fibreuse,
- des germes surnuméraires,
- des kystes ou une dysharmonie dentomaxillaire.
• Les causes générales relèvent d'affections systémiques acquises ou congénitales plus connues sous le nom d'inclusions syndromiques.
Ces inclusions dentaires multiples sont réparties d'une manière symétrique au sein des maxillaires.
- Le syndrome le plus connu est la dysostose cleidocrânienne.
Causes locals Causes générales
- Dents surnuméraires
- Dysharmonie dento-maxillaire
- Extraction prématurée des dents temporaires
- Dilacération - traumatisme
- Kyste Odontogénique
- Ankylose
- Anomalie primaire d'orientation du germe - Hypertrophie gingivale hériditaire
- Syndrome de Down (ou Trisome 21)
- Syndrome de Gardner
- Hyperthyroïdisme
- Dysostose Cléido Crânienne
Figure 3-1 : Séquence normale d'éruption des dents permanantes
VI Anomalies de positions
A côté des inclusions, réinclusions et enclavement des dents, il existe d'autres anomalies de position qui ne sont pas liées à une pathologie de l'éruption.
Ces anomalies constituent des dystopies qui peuvent être soit de type primaire, soit de type secondaire.
VI.A. Dystopies primaires
VI.A.a. L'ectopie
Une dent ectopique est une dent qui se situe dans un site au niveau du maxillaire mais éloigné du site normal
Exemples : sinus maxillaire, coroné condyle, fosse nasale...
VI.A.b. L'hétérotope
C'est la situation d'une dent en dehors des maxillaires
Exemple : au niveau des ovaires
VI.A.c. La rotation
la dent occupe une place normale sur l'arcade mais a tourné de 45 à 180 degré, autour de son axe.
Ces rotations affectant les prémolaires et les incisives sont souvent secondaires a un manque de place
VI.A.d. La migration
C'est le déplacement d'une dent au sein du maxillaire.
Exemple : une canine mandibulaire pouvant se déplacer jusqu'au côté opposé
VI.A.e. La transposition
Forme particulière d'ectopie dans laquelle les dents permutent leur position.
• Les transpositions les plus connues sont les transpositions de la canine supérieure avec la première prémolaire ou avec l'incisive latérale supérieure.
VI.A.f. L'anastrophie
C'est une anomalie rare caractérisée par l'inversion (ou le retournement) d'un germe dentaire
Le pivotement de 180° autour d'un axe mésiodistal place la racine en position buccale et la couronne en position apicale
L'anastrophie concerne souvent les germes surnuméraires en particulier le mésiodens.
VI.B. Dystopie secondaires
Elles sont très nombreuses, leur traitement relève de l'orthodontie. Les freins médians hypertrophiques, les dysmorphoses des maxillaires (ou le dysgnathies), les encombrements dentaires liés à des dysharmonies dento-maxillaires constituent les facteurs étiologiques.
VII Anomalies de coloration dentaires
Le changement de couleur des dents sont provoqués par des anomalies qui surviennent soit par modification de structure ou d'épaisseur des tissus durs des dents (anomalies exogènes, endoengènes congénitales ou acquises) soit par la pénétration ou l'imprégnation des tissus durs par des agents colorants.
VII.A. Colorations par dépôts de substance colorées dans les tissus dentaires
VII.A.a. Origine héréditaire ou congénitale
Des colorations verdâtres des dents sont observés dans plusieurs affections comme l'ictère néonatal.
D'autres colorations peuvent être dues à des dépôts de bilirubine et occasionnent des colorations verdâtres “Chlorodontie” mais aussi jaunâtre, grisâtre ou bleu-gris.
Elles sont très visibles sur les racines et ont tendance à s'estomper avec l'âge. Les dents définitives sont rarement affectées
Des colorations grisâtres voire brunâtres sont observées en cas de Bétathalassémie
Des colorations rougâtres ou brun-rose erythrodontie sont observées en cas de porphyrie crythropoïtique congénitale
Des incisives supérieures anormalement pâles et de coloration bnac bleu ont été observés chez des enfants souffrant de cardiopathies congénitales cyanogènes.
VII.A.b. Origine acquise
Des colorations acquises très diverses sont observées avec des médicaments, des produits de traitement dentaire et des substances à usage buccal.
• L'administration de tétracyclines pendant les dix premières années entraine outre les hypoplasies de l'émail, des colorations grisâtres, ou brunâtres des dents temporaires et des dents définitives
Les colorations apparaissent par des doses de 21mg/kg/j.
Il y a réaction de la tétracycline, de l'oxtétracycline, de la chlor et de la diméthylchlortétracycline avec des ions calcium à la surface des cristaux d'hydroxyapatite pour former des complexes insolubles.
• La chlortétracycline colore les dents en gris-brun.
• L'oxtétracycline en jaune
• La minocycline est respensable d'une coloration qui va du vers au gris
La période critique par la coloration des dents temporaires s'étend:
• pour les incisives supérieures et inférieures de 4 mois in-utéro à 3 mois post-partum.
• Pour les canines supérieures et inférieures de 5 mois in-utéro à 9 mois post-partum.
La période critique pour les incisives et les canines définitives est de 3 mois à 7ans.
VII.B. Coloration par dépôt
Les dépôts de substances sur les dents sont susceptibles d'amener des colorations extrinsèques
• Coloration par la plaque bactérienne,
• Les aliments peuvent déposer des colorations sur la surface de l'émail,
• Le tabac à chiquer ou à fumer donne aux dents des colorations qui vont du jaune au noir,
• Les matériaux d'obturation comme l'amalgame d'argent donnent aux dents une coloration bleu-gris.
I. Introduction
II. Anomalies du nombre
1. Hypodontie - anodontie
1. Hypodontie des dents définitives
2. Hypodontie des dents temporaires
3. Hypodontie ou oligodontie syndromique
1. Les fentes labiovélopalatines
2. Dans le syndrome de Down : trisomie 21
3. Le syndrome de Christ Siemens Touraine
4. Le syndrome de Goltz
5. Syndrome de Papillon Leage et Psaume
6. Syndrome de Bloch Schulz Berger
7. Epidermolyse bulleuse dystrophique
2. Les hyperdonties
1. Hyperodontie des dents définitives
2. Hyperodontie des dents temporaires
3. Hyperodontie syndromiques
1. Le syndrome de Pierre Marie et Sainton
2. Le syndrome de Gardner
III. Anomalie de morphologie
1. Anomalie de taille
1. Macrodontie
1. La macrodontie vraie
2. La macrodontie relative
3. La macrodontie localisée
2. Microdontie
1. La microdontie généralisée vraie
2. La microdontie localisée
3. Le nanisme radiculaire
2. Anomalies de forme
1. Anomalies coronaires
1. Au niveau des incisives
2. Canines
3. Prémolaire
4. Molaire
1. Le tubercule de Carabilli
2. Le tubercule de Bolk
2. Anomalies radiculaires
1. Les anomalies de nombre
2. Anomalies de forme
3. Taurodontisme
3. Invagination dentaire
4. Concrescence
5. La fusion
6. La germination
IV. Anomalies de structure dentaire
1. Anomalies de l'émail
2. Anomalies de la dentine
1. Dentinogénèse imparfaite héréditaire
3. Anomalies du cément
1. Cémenticules
2. Hypercémentose
4. Anomalies affectant tous les tissus de la dent
1. Anomalies héréditaires
1. Odontodysplasie régionale
2. Anomalies acquises : anomalies d'origine traumatique
1. Traumatismes mécaniques
1. Les arrêts transitoires ou définitifs de croissance
2. Les attritions ou les abrasions
2. Traumatismes chimiques
1. Les érosions (mylolyses)
2. La mélanodontie infantile
V. Anomalies d'éruption et de chute des dents
1. Éruption prématurée
1. Dents natales et néonatales
2. Éruption retardée
1. Inclusions dentaires
1. Dent incluse
2. Dent enclavée
3. Dent retenue
VI. Anomalies de positions
1. Dystopies primaires
1. L'ectopie
2. L'hétérotope
3. La rotation
4. La migration
5. La transposition
6. L'anastrophie
2. Dystopie secondaires
VII. Anomalies de coloration dentaires
1. Colorations par dépôts de substance colorées dans les tissus dentaires
1. Origine héréditaire ou congénitale
2. Origine acquise
2. Coloration par dépôt
I Introduction
Les anomalies dentaires sont liées au développement des dents. Elles concernent aussi bien la denture temporaire que la denture permanente.
Décrites depuis longtemps, actuellement on tente d'impliquer le mécanisme d'apparition par la théorie des neurocristopathies ou par un support génétique.
II Anomalies du nombre
Le nombre des dents peut être soit réduit soit augmenté. Ces anomalie, s'accompagnent souvent d'anomalies morphologiques ou d'anomalies d'éruption.
Le nombre des dents humaines est génétiquement déterminé, des gènes dentaires induisent la différenciation de la lame dentaire.
II.A. Hypodontie - anodontie :
FIG. Agénésie dentaire en denture lactéale Agénésie familiale des incisives latérales de lait. À droite : panoramique dentaire. ce type d'agénisie de dents de lait est relativement rare.
La réduction du nombre de dent peut être partielle (hypodontie) ou totale (anodontie).
• Cependant l'absence totale de toutes les dents temporaires et définitives est extrêmement rare,
• L'absence d'un certain nombre de dents ou hypodontie est plus commune.
On parle “d'oligodontie” lorsqu'il y a absence d'un grand nombre de dents, anomalie de taille (microdontie) et association à d'autres malformations d'organes
II.A.a. Hypodontie des dents définitives
L'hypodontie est à différencier des pertes des dents par extraction ou par chute (mobilité d'origine parodontale ou expulsion traumatique).
La prévalence serait de 2.3 à 9.6%.
Globalement l'hypodontie affecte surtout les 3ème molaires supérieures et inférieures puis les 2ème prémolaires inférieures, les incisives latérales supérieures et enfin les 2ème prémolaires supérieures.
Ceux sont des dents dites de “fin de série”.
D'après les études épidémiologiques, l'hypodontie est plus fréquente chez les orientaux que chez les européens.
Elle affecte plus les filles que les garçons.
• Dans 50% des cas l'agénésie touche une seule dent.
Il est possible de constater une hypodontie symétrique.
Cette hypodontie symétrique serait l'expression d'une réduction philogénétique du nombre de dents.
Lorsque l'hypodontie est isolée, parfois la seule solution est prothétique, actuellement, l'implantologie est aussi une bonne alternative.
II.A.b. Hypodontie des dents temporaires:
FiHypodontie. radiographie panoramique d'une fille de 7 ans qui montre l'absence des deuxièmes prémolaires dans les quatres quadrants. Cette anomalie peut être présente dans plusieurs syndromes généralements associés à des troubles des phanères. Noter également le développement retardé des incisives des deux arcades.
Plus rare : 0.1 à 0.7% affectant souvent le maxillaire.
Les dents les plus touchées sont les incisives latérales supérieures et les incisives centrales inférieures.
Dans ces cas elles peuvent s'accompagner d'agénésie des dents permanentes.
II.A.c. oligodontie syndromique :
Oligodontie.radiographie panoramique d'un garçon âgé de 12 ans montre clairement l'absence de plusieurs dents de plusieurs groupes; cet aspect est caractéristique de l'oloigodontie qui est une anomalie de nombre (hypodontie). Attention, le diagnostic définitif d'oligodontie ne doit pas être retenu après l'examen clinique seul.Le diagnostic différentiel avec les différentes formes d'oligodontie et d'anodontie requiert l'orthopantomogramme pour éliminer toute inclusion et/ou rétention dentaire ainsi que d'autres éventuelles anomalies des bases osseuses puisque la probabilité que ça soit un symptome bucco-dentaire d'un syndrome systémique n'est pas moindre.
1 Les fentes labiovélopalatines
L'hypodontie dans la région de la fente est de l'ordre de
• 14% en denture temporaire
• et de 44% en denture permanente
2 Dans le syndrome de Down : trisomie 21
Entre 23 et 47% des sujets ont une hypodontie des dents définitives (3ème molaire, 2ème prémolaire, incisive supérieure)
3 Le syndrome de Christ Siemens Touraine
Ou Dysplasie Ectodermique Héréditaire (ou Hypohidrolique) caractérisée par la triade suivante:
• Oligodontie (avec anomalie de morphologie),
• Hypotrichose (cheveux rares - blonds - cassants),
• Hypohidrose (peau souple, fine et sèche).
Ce syndrome à une transmission génétique:
- Liée à l'X
- Autosomique dominante
4 Le syndrome de Goltz
Ou syndrome de dysplasie dermique focale
Comporte une atrophie et une hyperpigmentation cutanée et des papillomes muqueux, anomalies des ongles et des extrémités (syndactylie - polydactylie)
5 Syndrome de Papillon Leage et Psaume
(Syndrome ODF type 1)
- Transmission dominante liée à l'X
- Hypodontie des incisives latérales inférieures
- Hyperplasie des freins
- Pseudofente labiale supérieure
- Malformations des doigts (syndactylie, poydactylie, clinodactylie)
- Retard mental
6 Syndrome de Bloch Schulz Berger
(Incontinentia pigmenti)
les anomalies dentaires se manifestent par des oligodonties des dents temporaires et définitives avec anomalies de structure et d'éruption et sont associées
- À des lésions vésiculeuses verruqueuses et pigmentées de la peau,
- À des anomalies des yeux.
La transmission est dominante liée au chromosome X.
7 Epidermolyse bulleuse dystrophique
Les manifestations cliniques sont des bulles cutanéo-muqueuses, anomalies de phanères, atteinte oculaire et agénésies dentaires partielles (faites de dents rudimentaires, hypoplasie amélaires, retard d'éruption).
II.B. Les hyperdonties
hyperdontie. Radiographie panoramique d'un patient âgé de 25 ans qui montre la présence de prémolaires surnuméraires avec la persistance des molaires temporaires. l'hyperdontie est souvent observée en cas de dysplasie cleido-cranienne seulement sur la denture définitive. En cas de polyposes intestinales III dans le cadre du syndrome de Gardner.
Les dents surnuméraires se rencontrent dans tous les secteurs des maxillaires mais surtout dans la région maxillaire antérieure.
Par ordre décroissant, c'est ensuite la région molaire, puis prémolaire mandibulaire qui sont les sites de prédilection.
L'hyperodonties est souvent isolée et affecte plus l'homme que la femme.
II.B.a. Hyperodontie des dents définitives
L'hyperodontie serait le résultat d'une hyperactivité localisée de la lame dentaire.
D'autres théories s'appuient sur la possibilité de clivage du germe dentaire à un moment de l'odontogénese.
L'hérédité joue beaucoup plus rarement un rôle que dans l'hypodontie.
• La morphologie de la dent peut être normale, c'est la dent supplémentaire ou Hyperodontie “eumorphique”.
• La morphologie est anormale (dent en général conoïde) c'est l'hyperdontie “dysmorphique”.
La localisation la plus fréquente est la région incisivo-canine supérieure.
Lorsque la dent surnuméraire est située entre les 2 centrales, elle est dite le “mésiodens”.
L'anomalie affecte surtout les garçons, c'est la dent médiane, conoïde ; elle ne gène pas l'éruption des incisives centrales.
Lorsqu'il siège du côté palatin il peut s'inverser, il est totalement anastrophique (bascule de 180°) il peut faire éruption dans le nez “dent nasale”.
Le mésiodens mandibulaire est rarissime.
Les dents surnuméraires dans le secteur antérieur peuvent aussi prendre la forme d'odontoïdes.
Ils agissent souvent comme des obstacles anatomiques à l'éruption des dents
Au niveau de la mandibule, les hyperodonties sont plus fréquentes dans le secteur prémolaire.
L'apparition radiologique des germes surnuméraires est observée à un âge de fin de traitement orthodontique.
Il s'agit souvent de prémolaire de morphologie normale donc de dent supplémentaire.
Leur situation est communément distale par rapport aux prémolaires.
L'hyperodontie dans le secteur molaire est plus fréquente au maxillaire
La localisation est habituelle, paramolaire (distomolaire) c'est la 4ème molaire.
II.B.b. Hyperodontie des dents temporaires
Rare, concerne surtout la région incisivo-canine supérieure, la morphologie des dents surnuméraires est souvent normale.
L'hyperodontie en denture temporaire est suivie dans la plus part des cas d'une hyperodontie en denture permanente.
II.B.c. Hyperodontie syndromiques
1 Le syndrome de Pierre Marie et Sainton
(ou dysplasie cleido-crânienne)
Syndrome à transmission autosomique dominante, les dents surnuméraires particulièrement nombreuses sont associées à des inclusions dentaires multiples.
D'autres anomalies constituent aussi le syndrome dont:
• L'hypoplasie ou l'aplasie uni- ou bilatérale des clavicules,
• Développement exagéré du crâne.
2 Le syndrome de Gardner
Le syndrome de Gardner est fait
- Ostéomes multiples des maxillaires,
- Kystes épidermiques,
- Polypose colique familiale (comportant un risque de cancérisation),
- Des surnuméraires incluses avec des odontomes complexes et ou des hypercémentoses,
Transmission autosomique dominante.
III Anomalie de morphologie
Ces anomalies sont particulièrement nombreuses et affectent tout ou une partie de la dent.
III.A. Anomalie de taille
La taille des dents est génétiquement déterminée, mais évolue avec les siècles.
• Les ethnies anciennes avaient des dents de plus grand volume.
Le volume des dents est plus grand chez l'homne que chez la femme.
III.A.a. Macrodontie:
FIG. Macrodontie limitée à une seule incisive latérale supérieure.
1 La macrodontie vraie
Ou gigantisme dentaire, est extrêmement rare.
Elle a été associée au gigantisme d'origine hypophysaire.
Certains syndromes portent des macrodonties comme le syndrome de Crouzon (dysostose crâniofaciale), ou le syndrome de Dawn (trisomie 21).
• Mais le plus caractéristique est le syndrome d'Eckman-Westborg et Julin où la macrodontie généralisée et associée à des tubercules multiples, des cuspides centrales et des invaginations pulpaires.
2 La macrodontie relative
Engendre une dysharmonie dentomaxillaires qui est le résultat d'une hérédité croisée où la taille des dents et celle des maxillaires est déterminée séparément.
3 La macrodontie localisée
Il peut s'agir de la macrodontie d'une ou de deux dents.
La macrodontie peut n'affecter que la partie radiculaire de la dent c'est la “rhizomégalie”.
III.A.b. Microdontie
FIG. Microdontie
Occlusion d'un patient présentant
une importante microdontie des incisives
latérales supérieures.
De toutes les dents, ce sont certainement
les incisives latérales supérieures
qui présentent le plus souvent
des anomalies de forme.
Les anomalies de taille peuvent n'intéresser
qu'une seule dent mais
peuvent également être généralisées.
Occlusion d'un patient présentant
une importante microdontie des incisives
latérales supérieures.
De toutes les dents, ce sont certainement
les incisives latérales supérieures
qui présentent le plus souvent
des anomalies de forme.
Les anomalies de taille peuvent n'intéresser
qu'une seule dent mais
peuvent également être généralisées.
1 La microdontie généralisée vraie
La microdontie généralisée vraie ou nanisme dentaire, parfois associé au nanisme d'origine pituitaire.
La réduction du volume dentaire concerne la racine et la couronne qui est réduite plutôt dans le sens mésio-distal.
2 La microdontie localisée
La microdontie localisée à une ou 2 dents concerne surtout les incisives latérales supérieures et les 3ème molaires, ce sont d'ailleurs les dents qui sont le plus souvent agénésiques.
• Les dents surnuméraires sont aussi les dents les plus petites.
3 Le nanisme radiculaire
Le nanisme radiculaire ou rhizomicrie est rencontré au niveau des prémolaires et des 3ème molaires.
III.B. Anomalies de forme
Ces anomalies sont généralisées ou localisées, affectant soit la couronne, soit la racine, soit toute la dent.
III.B.a. Anomalies coronaires
L'anomalie porte sur les cuspides et les sillons des dents.
1 Au niveau des incisives
C'est surtout l'incisive latérale supérieure qui est malformée le plus souvent. La forme conique (incisive latérale en grain de riz).
Une autre variante est caractérisée par un développement anormal du cingulum.
L'hypertrophie cingulaire confère la cuspide « en talon » (talon-cusp).
Pour d'autres auteurs, il s'agit d'une dent évaginée.
L'aspect en forme de pelle a un caractère ethnique (mongol, les chinois, polynésiens).
2 Canines
L'anomalie habituelle est le développement du cingulum, parfois tel qu 'il donne l'impression d'une 2ème cuspide, ce qui conduit à la prémolarisation de la canine.
3 Prémolaire
On peut retrouver une crête marginale accessoire pouvant modifier la morphologie de la prémolaire, (aspect tricuspide).
4 Molaire
La première molaire supérieure est considérée comme une des dents les plus stables.
Cependant certaines variations ont été décrites
1 Le tubercule de Carabilli
tubercule cuspidien accessoire mésio-palatin ; il se retrouve chez 90% des blancs.
Ce tubercule est considéré comme un caractère normal transmis génétiquement
Cependant il n 'est pas retrouvé chez les chinois ou les japonais
2 Le tubercule de Bolk
Le tubercule de Bolk est retrouvé sur les deuxièmes et troisièmes molaires mais aussi sur la première molaire. Il est aussi décrit sur les molaires temporaires.
Sa présentation est mésio-vestibulaire.
III.B.b. Anomalies radiculaires
Les anomalies radiculaires sont assez nombreuses, ceux sont des anomalies de direction et de nombre, soit des anomalies de forme et de taille.
• Les tauraodentismes constituent aussi une variété particulière d'anomalie de forme radiculaire.
1 Les anomalies de nombre
- Les racines accessoires sont rares au niveau des incisives et des canines.
- Les prémolaires ont assez fréquemment des racines accessoires.
C'est la première prémolaire supérieure qui présente la plus grande variabilité, et la prémolaire inférieure la moins grande.
La première prémolaire supérieure aurait
• une racine dans 37% des cas,
• deux dans 87%,
• et trois seulement dans 6% des cas.
Les molaires présentent une grande variabilité dans le nombre de racines,
• surtout la troisième molaire dont le nombre de racine peut varier de un à sept.
2 Anomalies de forme
En dehors de l'inclinaison distale (physiologique) des apex, les variations de forme sont très fréquentes et se rencontrent sur toutes les dents.
Les courbures radiculaires sont souvent la conséquence d'un obstacle pendant la croissance radiculaire (dents incluses, récessions sinusien, canal mandibulaire ou traitement orthodentique)
En denture définitive ; les racines des molaires présentent une divergence.
Souvent les racines des 3ème molaires se réunissent et partagent un cément commun.
Les racines des 3ème molaires mandibulaires présentent des courbures distales en forme de corne.
La dilacération constitue une anomalie de forme particulière des incisives supérieures définitives.
La dilacération survient quand un traumatisme mécanique affectant l'incisive temporaire se répercute au niveau du germe définitif (lacération ou déchirure) vers 4 à 5 ans.
On parle de dent en forme de “faux” ou de “faucille” .
3 Taurodontisme
Taurodontisme.En plus de la persistance de la 85 du fragment de la 75, cette radiographie panoramique montre l'inclusion des deuxièmes prémolaires mandibulaires ainsi qu'un taurodontisme des groupes postérieurs des quatres quadrants. L'aspect typique des pulpes élargies dans le sens mésio-distal et allongées dans le sens corono-radiculaire est évident en plus des racines relativement courtes des premières molaires permanentes.
Le terme “taurodentisme” décrit une, forme particulière de dent qui rappelle celle des herbivores, le corps de la dent s'élargit au dépens de la racine, contrairement aux dents des carnivores où le corps de la dent est plus large au niveau coronaire (cynodontisme).
En d'autres termes le taurodentisme est caractérisé par des dents dont la chambre pulpaire s'étend bien au delà du collet : il n'y a pas d'étranglement au collet.
III.C. Invagination dentaire
C'est une anomalie de développement résultant d'une invagination de l'organe de l'émail dans la papille dentaire pénétrant souvent profondément dans la racine avant le début de la minéralisation des tissus dentaires.
C'est la dent dans une dent ou “dens in dente” ou “dens invaginantus”.
La fréquence d'apparition de cette pathologie varie selon les auteurs de 0.25 à 10%.
• La dent la plus fréquemment impliquée est l'incisive latérale supérieure permanente.
L'invagination varie de la simple accentuation du puis cingulaire jusqu'à l'invagination coronoradiculaire complète atteignant l'apex dentaire.
Radiographiquement l'apex dentaire est généralement béant.
Comme la couche d'émail est mince au fond de l'invagination, l'atteinte pulpaire est précoce et les signes infectieux fréquents.
III.D. Concrescence
Cette anomalie consiste en la soudure de deux dents par le cément.
la concrescence survient le plus souvent entre les 2ème et 3ème molaires définitives et supérieures parfois entre une molaire et une dent surnuméraire.
L'étiologie serait mécanique (compression par manque de place) ou infection de voisinage.
L'éruption ultérieure est souvent entravée, aussi l'extraction est souvent difficile.
La concrescence est a distinguer de la coalescence qui est l'union de deux dents par un tissu osseux très dense.
III.E. La fusion
La fusion est une anomalie de développement constituée pur l'union le plus souvent la dentine de deux germes normaux au moment de leur formation: “Synnodontie”.
Il est exceptionnel de trouver une fusion de plus de deux dents.
La fusion est plus fréquente en denture temporaire, en particulier dans la région incisivo-canine.
La fusion peut être totale ou partielle.
• Lorsque la fusion est totale, les dents partagent le même complexe pulpo-radiculaire.
Parfois la pulpe camérale est seule commune ; dans d'autre, il y a séparation des pulpes camérales et fusion de pulpes radiculaires.
• La fusion est partielle ; dans ce cas les couronnes sont fusionnées et les racines séparées.
III.F. La germination
La gémination constitue une division souvent avortée d'un germe dentaire.
Elle affecte le plus souvent la denture temporaire que la denture permanente, essentiellement la région incisive.
IV Anomalies de structure dentaire
Se sont des défauts dans la structure des tissus durs des dents qui surviennent pendant l'odontogénèse.
Ces défauts peuvent affecter une dent, plusieurs ou toutes les dents, tant en denture permanente qu'en denture temporaire et sont observés macroscopiquement ou microscopiquement.
L'anomalie de structure concerne, soit l'émail, soit la dentine, soit le cément soit encore tous les tissus minéralisés de la dent.
Les anomalies de structures qui s'opèrent pendant la maturation des tissus durs ont une étiologie primaire, ou acquise, et d'origine locale ou générale.
IV.A. Anomalies de l'émail
IV.B. Anomalies de la dentine
• Dentinogénèse imparfaite héréditaire
Elles ont été globalement décrites sous plusieurs noms, parmis lesquels
- la « dysplasie Capdepont »,
- la« dentine opalescente héréditaire »,
- la « dentinogénès imparfaite »
- les «dents brunes héréditaires
La dentinogénèse imparfaite est souvent associée à l'ostéogénèse imparfaite, qui est cliniquement caractérisée par une fragilité osseuse marquée, des sclérotiques bleue, une laxité articulaire anormale et une surdité,
En denture définitive, ce sont les premières dents à fait éruption qui sont les plus touchées. Les dents s'altèrent peu à peu leur éruption. Un écaillage rapide de l'émail découvre la dentine qui plus molle, subit une attrition rapide. La coloration des dents varie du gris au jaune brun ou brun violet, et l'aspect est typiquement ambré, translucide. La prédisposition de la carie n'est pas spécialement accrue. Radiographiquement, l'aspect est pathognomique. Les couronnes sont globuleuses. Les pulpes (camérales et radiculaires) présentent une oblitération par dépôt, continu de dentine. Les racines sont en général raccourcis et étroites
IV.C. Anomalies du cément
Ces anomalies surviennent pendant la formation des dents mais aussi pendant leur vieillissement.
IV.C.a. Cémenticules
Ce sont des petits noyaux calcifiés sphériques qui se développent au sein des éléments fibrovasculaires du desmodonte.
On les trouve soit au niveau furcations molaires soit au niveau de la couche cémentaire (surface radiculaire) au sein de la sur surface alvéolaire du desmodonte.
IV.C.b. Hypercémentose
Le cément est une substance dure formée le long de la racine, qui augmente très lentement avec l'âge, son épaisseur est toujours plus grande à l'apex
Il y a normalement 2 couches de cément:
• Cément acellulaire couche profonde,
• Cément cellulaire superficielle.
L'hypercémentose peut s'observer sur une dent ou plusieurs. L'anomalies atteint par ordre de fréquence les molaires mandibulaire, après les 2ème prémolaires inférieures puis les 1ère molaires inférieures et supérieures (les dents madibulaires sont plus affectées)
La localisation est surtout apicale formant un renflement au ties apical
Plusieurs causes ont été avancées, surcharges occlusales, inflammation périapicale, affection générale de type maladie de Paget.
IV.D. Anomalies affectant tous les tissus de la dent
IV.D.a. Anomalies héréditaires
• Odontodysplasie régionale
Dans cette anomalie, l'émail et la dentine sont atteints au niveau en général de quelques dents ; c'est un arrêt localisé de développement dentaire conférant un aspect de dents fantômes (ghost-teeth)
Les filles sont plus atteintes que les garçons et le siège de prédilection est la région antérieure (essentielement les incisives et les canines)
L'étiopathogénie reste incertaine.
Cliniquement, l'éruption de ces dents est entravée.
Radiographiquement, on observe un émail mince hypocalcifié.
La dentine coronaire est anormalement hypodense, les chambres pulpaires sont larges, les apex ouverts et les racines courtes, le résultat est une image de dent fantôme radiotrasparente avec une limite dentine peu démarquée.
Ces dents s'infectent souvent et font l'objet d'extraction chirurgicale.
IV.D.b. Anomalies acquises : anomalies d'origine traumatique
1 Traumatismes mécaniques
1 Les arrêts transitoires ou définitifs de croissance
Surviennent sur dents définitives immatures à la suite d'un traumatisme qui se répercute sur les tissus en formation.
Il en résulte une dilacération ou un arrêt de développement de la racine.
2 Les attritions ou les abrasions
Il existe une usure physiologique des bords incisifs et des faces occlusales et proximales.
C'est une perte progressive de substances dentaires sous l'action de la mastication.
Le degré d 'attrition peut être plus ou moins important allant ,jusqu'à atteindre le niveau de la chambre pulpaire qui se rétracte lorsqu'il s'agit de forces anomalies déclenchées par des malocclusions sévères (traumatogènes) ou de bruxisme (grincement nocturnes des dents),
Les abrasions de dents par brossages sont aussi fréquentes, elles se situent au niveau du collet des dents.
Elles sont dues à une mauvaise technique de brossage (mouvements horizontaux trop appuyés, usage d'une brosse à dents à poils trop durs ou encore de dentifrice trop abrasif).
Les lésions cervicales sont cunéiformes à type de « coups de hache » au collet des dents.
2 Traumatismes chimiques
1 Les érosions (mylolyses)
Peuvent être définies comme une perte superficielle de matière dentaire par un processus chimique qui n'implique pas les bactéries.
Les plus connues sont les érosions et d'origine diététique attribuées à la consommation importante de boisson acidulée ou d'aliments acides.
2 La mélanodontie infantile
C'est une lésion des dents temporaires décrite aussi sous le nom de carie rampante.
Caries particulières siégeant aux versants vestibulaires, qui se développent sur des hypoplasies amélaires probablement consécutive à des malnutritions.
Elle serait l'apanage de garçons.
La mélanodontie se caractérise sur les dents temporaires par une lésion crayeuse débutant sur les incisives centrales puis les incisives latérales, les canines, prenant une forme en « écusson » et enfin les faces occlusales de molaires temporaires.
Les lésions deviennent brunes puis noires. Les caries évoluent peu en profondeur mais s'étendent progressivement dans toutes les directions envahissant les faces proximales, vestibulaires et palatines, en respectant presque toujours le bord incisif des dents.
La dentine plus résistante ; prend un aspect noir laqué
Parfois les lésions peuvent débuter sur les faces proximales, et respecter les incisives supérieures.
Le syndrome de Dubreuil Chambardel est une forme particulière, de mélanodontie des quatre incisives supérieures définitives.
Le diagnostic différentiel est à faire avec les caries dues aux tétines au miel « le syndrome du biberon » qui détruit progressivement toutes dents les incisives centrales.
Il n'y a pas de pigmentation noirâtre.
V Anomalies d'éruption et de chute des dents
V.A. Éruption prématurée
Elle concerne plus les dents temporaires que les dents définitives
• Dents natales et néonatales
Les dents natales sont celles qui sont présentes à la naissance. Les dents néonatales sont celles qui font leur éruption dans les 30 premiers jours de la vie.
La plupart des dents néonatales (96%) sont des incisives mandibulaires, exceptionnellement, elles sont au nombre de deux ou plus.
Cliniquement, elles ont fréquement une coloration grisâtre ou brunâtre et peuvent présenter des hypoplasies de l'émail
Elles sont également mobiles en raison d'une insuffisance de formation radiculaire et d'une sertissure gingivale inflammatoire.
V.B. Éruption retardée
L'éruption retardée est plus rare en denture temporaire qu'en denture définitive.
• Inclusions dentaires
1 Dent incluse
Une dent incluse est une dent qui à terminé sa formation radiculaire mais dont le sac folliculaire ne communique pas dans la cavité buccale, Elle se situe dans une crypte osseuse à un niveau plus ou moins profond.
L'inclusion peut concerner une ou plusieurs dents.
• Celles qui sont le plus affectées par l'inclusion sont les 3ème molaires.
2 Dent enclavée
Une dent enclavée est une dent partiellement visible dans la cavité buccale.
Elle se trouve souvent dans une position bloquant son évolution sur l'arcade.
3 Dent retenue
Une dent retenue est une dent conservant encore un potentiel d'éruption (dent immature) mais empêchée, souvent par un obstacle, de poursuivre son émergence.
Si cette dent retenue arrive à maturité, la rétention devient un enclavement ou une inclusion.
Les causes de l'inclusion sont d'ordre local ou général (systémique).
• Parmi les causes locales, on peut citer :
- la malformation du germe,
- l'anomalie de position,
- les obstacles anatomiques comme une gencive fibreuse,
- des germes surnuméraires,
- des kystes ou une dysharmonie dentomaxillaire.
• Les causes générales relèvent d'affections systémiques acquises ou congénitales plus connues sous le nom d'inclusions syndromiques.
Ces inclusions dentaires multiples sont réparties d'une manière symétrique au sein des maxillaires.
- Le syndrome le plus connu est la dysostose cleidocrânienne.
Causes locals Causes générales
- Dents surnuméraires
- Dysharmonie dento-maxillaire
- Extraction prématurée des dents temporaires
- Dilacération - traumatisme
- Kyste Odontogénique
- Ankylose
- Anomalie primaire d'orientation du germe - Hypertrophie gingivale hériditaire
- Syndrome de Down (ou Trisome 21)
- Syndrome de Gardner
- Hyperthyroïdisme
- Dysostose Cléido Crânienne
Figure 3-1 : Séquence normale d'éruption des dents permanantes
VI Anomalies de positions
A côté des inclusions, réinclusions et enclavement des dents, il existe d'autres anomalies de position qui ne sont pas liées à une pathologie de l'éruption.
Ces anomalies constituent des dystopies qui peuvent être soit de type primaire, soit de type secondaire.
VI.A. Dystopies primaires
VI.A.a. L'ectopie
Une dent ectopique est une dent qui se situe dans un site au niveau du maxillaire mais éloigné du site normal
Exemples : sinus maxillaire, coroné condyle, fosse nasale...
VI.A.b. L'hétérotope
C'est la situation d'une dent en dehors des maxillaires
Exemple : au niveau des ovaires
VI.A.c. La rotation
la dent occupe une place normale sur l'arcade mais a tourné de 45 à 180 degré, autour de son axe.
Ces rotations affectant les prémolaires et les incisives sont souvent secondaires a un manque de place
VI.A.d. La migration
C'est le déplacement d'une dent au sein du maxillaire.
Exemple : une canine mandibulaire pouvant se déplacer jusqu'au côté opposé
VI.A.e. La transposition
Forme particulière d'ectopie dans laquelle les dents permutent leur position.
• Les transpositions les plus connues sont les transpositions de la canine supérieure avec la première prémolaire ou avec l'incisive latérale supérieure.
VI.A.f. L'anastrophie
C'est une anomalie rare caractérisée par l'inversion (ou le retournement) d'un germe dentaire
Le pivotement de 180° autour d'un axe mésiodistal place la racine en position buccale et la couronne en position apicale
L'anastrophie concerne souvent les germes surnuméraires en particulier le mésiodens.
VI.B. Dystopie secondaires
Elles sont très nombreuses, leur traitement relève de l'orthodontie. Les freins médians hypertrophiques, les dysmorphoses des maxillaires (ou le dysgnathies), les encombrements dentaires liés à des dysharmonies dento-maxillaires constituent les facteurs étiologiques.
VII Anomalies de coloration dentaires
Le changement de couleur des dents sont provoqués par des anomalies qui surviennent soit par modification de structure ou d'épaisseur des tissus durs des dents (anomalies exogènes, endoengènes congénitales ou acquises) soit par la pénétration ou l'imprégnation des tissus durs par des agents colorants.
VII.A. Colorations par dépôts de substance colorées dans les tissus dentaires
VII.A.a. Origine héréditaire ou congénitale
Des colorations verdâtres des dents sont observés dans plusieurs affections comme l'ictère néonatal.
D'autres colorations peuvent être dues à des dépôts de bilirubine et occasionnent des colorations verdâtres “Chlorodontie” mais aussi jaunâtre, grisâtre ou bleu-gris.
Elles sont très visibles sur les racines et ont tendance à s'estomper avec l'âge. Les dents définitives sont rarement affectées
Des colorations grisâtres voire brunâtres sont observées en cas de Bétathalassémie
Des colorations rougâtres ou brun-rose erythrodontie sont observées en cas de porphyrie crythropoïtique congénitale
Des incisives supérieures anormalement pâles et de coloration bnac bleu ont été observés chez des enfants souffrant de cardiopathies congénitales cyanogènes.
VII.A.b. Origine acquise
Des colorations acquises très diverses sont observées avec des médicaments, des produits de traitement dentaire et des substances à usage buccal.
• L'administration de tétracyclines pendant les dix premières années entraine outre les hypoplasies de l'émail, des colorations grisâtres, ou brunâtres des dents temporaires et des dents définitives
Les colorations apparaissent par des doses de 21mg/kg/j.
Il y a réaction de la tétracycline, de l'oxtétracycline, de la chlor et de la diméthylchlortétracycline avec des ions calcium à la surface des cristaux d'hydroxyapatite pour former des complexes insolubles.
• La chlortétracycline colore les dents en gris-brun.
• L'oxtétracycline en jaune
• La minocycline est respensable d'une coloration qui va du vers au gris
La période critique par la coloration des dents temporaires s'étend:
• pour les incisives supérieures et inférieures de 4 mois in-utéro à 3 mois post-partum.
• Pour les canines supérieures et inférieures de 5 mois in-utéro à 9 mois post-partum.
La période critique pour les incisives et les canines définitives est de 3 mois à 7ans.
VII.B. Coloration par dépôt
Les dépôts de substances sur les dents sont susceptibles d'amener des colorations extrinsèques
• Coloration par la plaque bactérienne,
• Les aliments peuvent déposer des colorations sur la surface de l'émail,
• Le tabac à chiquer ou à fumer donne aux dents des colorations qui vont du jaune au noir,
• Les matériaux d'obturation comme l'amalgame d'argent donnent aux dents une coloration bleu-gris.