AGES BIOLOGIQUES (DENTAIRE, OSSEUX, CIVIL)

I. Introduction 3
L DEFINITIONS - FACTEURS DE MATURATION 3
I.1 Définitions 3
I.2 Facteurs de croissance et de maturation 4
II. L’âge pubertaire 5

II.1 Définition 5

II.2 Utilisation en orthodontie 5

III. L’âge statural 5

III.1 Définition 5

III.2 Utilisation en orthodontie 5

IV. L'âge dentaire 5

IV.1 Terminologie 5

IV.2 Age dentaire selon l'éruption 6

IV.3 Age dentaire selon la minéralisation 7

IV.4 Facteurs de variation de l’âge dentaire 8

IV.4.1 Facteurs de variations physiologiques 8

IV.4.2 Facteurs de variations pathologiques 9

IV.5 Difficultés d’évaluation 9

IV.6 Utilisation en ODF 9

V. L'AGE OSSEUX 9

V.1 Définition 9

V.2 Moyens de détermination de l'âge osseux 10

VI. Liaisons entre âge osseux âge dentaire âge civil 12

VI.1 Liaisons statistiques 12

VI.2 Synchronisme entre âge dentaire et âge civil 12

VI.3 Synchronisme âge osseux et âge dentaire 13

VI.4 Synchronisme entre âge osseux et âge civil 13

VII. UTILISATION EN ODF 13

VII.1 Utilisation pour le diagnostic et le pronostic 13

VII.1.1 Age dentaire 13

VII.1.2 Age osseux 14

VII.2 Détermination du moment du traitement 14

VII.3 Choix de la thérapeutique 14

VII.3.1 Les thérapeutiques précoces 14

VII.3.2 Les thérapeutiques tardives 15

VIII. CONCLUSION




I.    Introduction

-        L'orthopédie dento-faciale est une discipline pédiatrique : le traitement en ODF n'est pas qu'une intense et courte période d'appareillage multi-attaches, mais un véritable suivi médical, qui s'étend sur toute la période de croissance de l'enfant ;
-        Afin de déterminer :
o      le moment le plus propice du traitement pour utiliser ou au contraire éliminer cette croissance ;
o      Le type de traitement envisageable : préventif, abstentionniste, orthopédique, fonctionnel ou fixe ;
o      La durée du traitement ou d’une étape de traitement ;
o      Le pronostic avec ou sans traitement ;
o      Le type de surveillance ou contention.
-        … il convient de connaître le potentiel de croissance encore disponible et donc de situer l'enfant sur sa courbe de croissance ;
-        Or, l'âge civil ne permet pas d'évaluer le stade de développement et de croissance somatique et dento-maxillaire. Il donne rarement un renseignement précis sur l’état ou la période de croissance du patient et il a principalement une grande importance administrative (âge de remboursement) alors que sur le plan clinique il n’en est rien et ne sert que de référentiel. L'âge biologique est la seule référence réelle qui nous indiquera l'attitude thérapeutique à adopter ;
-        C’est pourquoi dès 1908, CRAMPTON proposait l’utilisation d’âges biologiques. Ces âges permettant d’aborder l’enfant sur une base plus morphologique que l’âge civil ou chronologique. Ces âges biologiques sont :
o      L'âge osseux ;
o      L'âge dentaire ;
o      L'âge statural ;
o      L'âge pubertaire.
L DEFINITIONS - FACTEURS DE MATURATION

I.1    Définitions

-        La croissance repose sur la multiplication cellulaire. Celle-ci entraîne une augmentation en volume, en poids, en longueur des différentes parties du corps humain. C'est un processus biologique quantitatif. Ce phénomène présente une succession de phases d'accélération et de décélération (certain parle de phénomène « saltatoire ») ;
-        La maturation est le processus de différenciation qui donne accès à la fonction. C'est un phénomène qualitatif ;
-        Il est généralement admis que la croissance est sous la dépendance de facteurs génétiques sur lesquels l'orthodontiste a peu d'influence, alors que la maturation semble plus sensible aux facteurs mécaniques, environnementaux et qu'elle est susceptible d'être orientée par les thérapeutiques orthopédiques ou orthodontiques ;
-        La maturation squelettique est la consolidation du tissu osseux dans sa forme, définie par l'ossification enchondrale, qui correspond à l'apparition des points d'ossification épiphysaires. Les indicateurs de maturation osseuse permettent d'en apprécier l'avancement ;
-        La courbe de croissance staturale :
o      présente un taux très élevé de croissance à la naissance, qui s'effondre pour devenir constant vers 2-3 ans, puis remonte peu à peu jusque 9 ans environ ;
o      le minimum pré-pubertaire précède une accélération du taux de croissance jusqu'à la survenue d'un pic (11 ans pour les filles et 13 ans pour les garçons) ;
o      la croissance se ralentit par la suite pour devenir nulle (fin de la croissance : 15-16 ans pour les filles, 17-18 ans pour les garçons).
o      Cette courbe est une courbe moyenne, lissée à l'extrême et une très grande variabilité inter-individuelle existe. Il est par conséquent très important de tenir à jour pour chaque enfant sa propre courbe de croissance ;
o      Le taux de croissance staturale présente un certain parallélisme avec les taux de croissance du maxillaire et de la mandibule (BJORK) (! la mandibule continue de croître après la fin de croissance du maxillaire et la fin de la croissance staturale (croissance résiduelle de la mandibule à prendre en compte +++ car facteur de récidive)) ;
o      Il est donc possible d'évaluer le degré de maturation des mâchoires en utilisant des indicateurs de la maturation osseuse staturale.
-        Il est important de souligner qu'un âge est une notion statique, à l'opposé de la croissance qui est un phénomène dynamique, évolutif ;
-        Enfin, déterminer l'âge biologique d'un patient nécessite de se référer à des normes établies à partir de moyennes, et de situer notre patient par rapport à un intervalle de confiance (m ± a) regroupant 65 % des individus (ici s'applique une loi normale).

I.2    Facteurs de croissance et de maturation

-        Les principaux facteurs de croissance et de maturation sont donnés par la classification de VAN LIMBORGH :
o      Les facteurs génétiques : l'hérédité joue pour certains auteurs un rôle primordial dans l'expression phénotypique (70 à 80% du phénotype dépendrait du génome de l'individu) ;
o      Les facteurs épigénétiques locaux (facteurs de croissance à action locale) ;
o      Les facteurs épigénétiques généraux (hormones) ;
o      Les facteurs environnementaux à action locale (fonctions et remodelage périosté) ;
o      Les facteurs environnementaux agissant par voie générale :
§       nutrition (apports quantitatif, calorique, et qualitatif, protéique, vitaminique, minéraux) ;
§       facteurs familiaux (nombre de frères et sœurs, place dans la fratrie) ;
§       facteur affectif ; facteur socio-économique, activité sportive ;
§       facteur écologique (ensoleillement, pollution, composition de l'air).
o      Ainsi, le grand nombre de facteurs influençant la croissance et la maturation explique les possibilités de variations considérables de 1'âge biologique, qui ne sont pas toujours pathologique.

II.    L’âge pubertaire

II.1    Définition

-        Chez les filles il correspond à l’âge d’apparition de la 1ère ovulation et des 1ère règles avec augmentation des gonadotropines sous influence hypophysaire (le dosage de la 17-cétosteroïde dans les urines montre une augmentation au moment de la puberté chez les femmes comme chez les garçons.

II.2    Utilisation en orthodontie

-        Cet âge n’est pas très intéressant car il se situe au niveau du pic de croissance ;
-        Chez les filles : précoces, le pic de croissance se situe avant la puberté ;
-        Chez les garçons : après la puberté (à confirmer) ;
-        Il existe une grande variation individuelle qui limite l’intérêt de cet âge ;
-        Pour BERY, la 1ère ovulation précède de peu l’arrêt de la croissance. Elle survient à un âge moyen de 13 ans 2 mois.

III.    L’âge statural

III.1    Définition

-        la croissance staturale a été étudiée par BJORK qui a montré que la croissance staturale est représentée par une courbe comportant 1 pic que l’on retrouve au niveau de la croissance faciale ;
-        la croissance mandibulaire (condylienne) se poursuit plus longtemps que la croissance maxillaire (suturale) et que la croissance staturale ;
-        BONNEFONT et GUYOMARD ont étudié les périodes d’accélération du rythme de croissance ;
-        Leur étude fait apparaître une série d’accélération à des moments autres que ceux décrits par BJORK => aspect multiples notamment après le pic pubertaire, il existe encore des périodes d’accélération de la croissance faciale.

III.2    Utilisation en orthodontie

-        L’âge statural nous donne une image globale de la croissance mais ne nous permet pas de situer suffisamment tôt le pic de croissance permettant d’intervenir avec la croissance pour la thérapeutique.

IV.    L'âge dentaire

IV.1    Terminologie

-        L'âge dentaire correspond au stade d'évolution de la denture ;
-        La dentition désigne la dynamique d'évolution de la denture. Parmi les phénomènes de croissance et de développement ceux de la dentition sont les plus longs : ils débutent à la semaine de l'existence avec la différenciation de la lame dentaire primitive et ne prennent fin qu'avec l'évolution des dents de sagesse ;
-        La denture : notion de stabilité, de statique ;
-        Etapes évolutives de l'organe dentaire :
o      prolifération épithéliale, différenciation épithélio-conjonctive, et croissance ;
o      début de minéralisation des pointes cuspidiennes ;
o      achèvement de l'émail et début d'édification radiculaire ;
o      apparition dans la cavité buccale ;
o      mise en place fonctionnelle ;
o      fermeture apicale ;
o      déplacement adaptation ;
o      usure fonctionnelle et atrophie physiologique du parodonte ;
o      exfoliation pour la dent temporaire.
-        Stades physiologiques d'une dent temporaire :
o      Stade l : labile constructif :
§       Durée : 3 ans, à partir de l'éruption ;
§       Formation radiculaire incomplète ;
§       immaturité du complexe dentino-pulpaire.
o      Stade 2 : stabile :
§       Durée : 3 ans ;
§       Nette diminution volumétrique de la chambre pulpaire ;
§       maturité radiculaire.
o      Stade 3 : labile destructif :
§       Durée : 3 ans ;
§       Involution complète du complexe dentino-pulpaire ;
§       Rhizalyse.
-        L'éruption dentaire est le phénomène de base de la dentition, mal connu, qui désigne la totalité des mouvements de la dent depuis sa crypte intra-osseuse jusque son emplacement fonctionnel sur l'arcade. Elle est donc successivement : intra-osseuse, trans-gingivale et supra-gingivale ;
-        L'âge dentaire d'éruption repose sur un critère clinique : la solution de continuité gingivale, liée à l'apparition d'une cuspide ou d'un bord incisif ;
-        La recherche de l'âge dentaire est une étape indispensable de l'évaluation du développement du massif facial. Quand âges dentaire et civil sont identiques, l'enfant est considéré comme possédant une denture normale. Par contre, il sera considéré comme denté précoce ou tardif lorsque son âge dentaire diffère de plus ou moins 2 ans des valeurs moyennes (m ± a) ;
-        L'âge dentaire peut être évalué sur 2 critères :
o      le stade d'éruption dentaire ;
o      le stade de minéralisation dentaire sur les clichés radiographiques.

IV.2    Age dentaire selon l'éruption

-        Le stade de l'éruption dentaire a été pendant longtemps le seul moyen d'évaluation de l'âge dentaire ;
-        Les premiers travaux sur le sujet datent de 1934 par CRUVEILLIER et TROUSSEAU (??) ;
-        En 1942, STEGGERDA et HILL étudient la variation des séquences d'éruption ;
-        Puis HURME détermine l'âge dentaire de la denture définitive en fonction de l'éruption ;
-        En 1947, HELD propose un stade de développement dentaire en fonction de l'âge civil ;
-        En 1949, de nombreuses études ont déjà été faites à travers le monde avec des publications de tables plus ou moins précises, inspirant à HURME en 1949 la réflexion suivante : "plus on lit ce qui a été publié sur la question plus la confusion augmente". C’est pourquoi ce dernier publia à partir de 24 études retenues pour leur rigueur scientifique, un diagramme original des moyennes, des âges d'éruption différenciant garçons et filles, dent maxillaires et mandibulaires. L’âge moyen d’éruption de chaque dent est donné en années avec des fractions décimales et l’indication de l’écart type. Cette table semble être une des plus usitées ;
-        En 1957, SCHOUR et MASSLER ont établi un atlas de la morphogenèse des arcades dentaires ;
-        En 1958 TISSERAND - PERRIER met en évidence une large dispersion des âges éruptifs, ainsi que l’existence entre 2 phases éruptives d’une période d’accalmie s’étendant de 8.5 ans à 9.5 ans ;
-        En 1972, DEMOGE propose une classification qui tient compte des phénomènes dynamiques au cours desquels apparaissent les différents groupes de dents, et qui répond davantage aux préoccupations cliniques de l'orthodontie (surtout préventive et interceptive) ;
-        En 1975, CHATEAU introduit la "formule de calcul de l'âge dentaire" :
o      nombre de dents permanentes = 4 et additionné de 5  nombre de dents permanentes/4 + i ;
o      Cependant cette formule présente un inconvénient en cas d’éruption asynchrones et anarchiques ;
o      Cette formule est valable en période d'éruption des dents permanentes ;
o      Elle suppose qu'une série de 4 dents permanentes évolue chaque année d'âge civil à partir de 6 ans.
-        Les facteurs pouvant modifier l'éruption des dents sont extrêmement nombreux :
o      physiologique et pathologique : obstacles dentaires, gingivaux, osseux, tumoraux ;
o      infection ;
o      troubles endocriniens, génétiques, chromosomiques, trophiques ;
o      troubles nutritionnels, carence.

IV.3    Age dentaire selon la minéralisation

-        L'âge dentaire ne correspond pas forcément à l'âge squelettique ni à l'âge civil ;
-        Cela a conduit MUGNIER à lui substituer le concept d'âge de la région dentaire qui prend en considération sur les radiographies l'avancement de la rhizalyse des dents de lait et la situation des dents de remplacement ;
-        Le praticien peut ainsi prévoir le développement de la dentition par le degré de calcification des dents adultes en se référant aux tables de NOLLA (10 stades en 1960) ;
-        L'estimation de l'âge dentaire n'ést plus basée sur la dernière phase de l'éruption des dents mais sur l'étude de l'ensemble du processus de minéralisation ;
-        Grâce à cette méthode, l'estimation est plus précise. Elle peut être réalisée aussi bien en denture lactéale qu'en denture mixte sans être influencée par une éventuelle perte prématurée des dents de lait ;
-        L'évaluation est basée sur un score de points (DERMEDJIAN et coll., 1972 ; SCHOPF, 1970). A chaque dent, on attribue un chiffre qui est fonction de son stade de développement. A la somme des chiffres obtenus pour l'ensemble de la denture correspond, dans le tableau, l'âge dentaire. Plus la somme obtenue est faible, plus l'âge dentaire est bas et inversement ;
-        En 1973, DEMIRJIAN publie des tables de maturation dentaires utilisant 8 signes de calcification à partir desquels sont attribués un indice chiffré de maturation transformable en âge dentaire selon un modèle mathématique ;
-        En 1980, BLOCQUEL et Coll. établissent "la règle des tiers" permettant de préjuger de l'âge de la chute d'une dent lactéale ou de l'éruption de la dent définitive. Il scinde la dent en 9 parties : 3 pour la couronne et 6 pour la racine ;
-        En pratique, on réalise la somme des points correspondant aux stades de minéralisation des dents 1 à 7 du quadrant inférieur gauche pour établir l'âge dentaire selon l'échelle établie. Cette évaluation de l'âge dentaire n'est plus valable en cas d'hypodontie grave ;
-        Rapport âge dentaire d’éruption – âge dentaire de calcification : il existe une relation entre l’émergence clinique de la couronne et le stade de calcification de la racine. Ce stade varie avec la dent et le sexe. Il correspond généralement au 1/3 de la racine. L’ordre d'éruption ne correspondant pas toujours à l’ordre de calcification ;

IV.4    Facteurs de variation de l’âge dentaire

IV.4.1    Facteurs de variations physiologiques

-        Selon la donne génétique : La constitution génétique joue un rôle déterminant qui confère à la dentition une grande autonomie vis-à-vis des facteurs extrinsèques et intrinsèques. Les facteurs génétiques interviennent dans la chronologie d'éruption et le degré de calcification touchant tant la dentition temporaire que définitive ;
-        Selon le sexe : Les filles ont une dentition plus précoce que les garçons (s’accroît avec l’âge vers 10-11 ans puis le phénomène s’inverse pour la M3) ;
-        Selon le niveau de vie et de nutrition : l’avance de l’âge dentaire est tributaire de l’amélioration du niveau de vie et de nutrition ;
-        Selon la taille et le poids : Le poids et la taille de naissance ont une influence importante mais qui s'estompe après 21 mois. Pour TALMERS, un retard statural s’accompagne d’un retard dentaire ;
-        Selon la race :
o      chez les noirs, la calcification des dents est plus précoce que sur celle des blancs, en particulier dans les derniers stades (HURME) ;
o      Les individus de race jaune présentent peu de différence avec les blancs qui conservent l’âge le plus tardif ;
o      Parmi les sujets de race blanche, l’éruption est plus précoce dans les populations méridionales que dans celles du Nord. Il est cependant très difficile de faire la part des variations due à l’appartenance à une race et celle des divers facteurs d’environnement liés au mode de vie (VILLEMEY et DUCLOS) ;
-        Selon la puberté : la précocité de cette dernière est souvent associée à une avance du développement dentaire ;
-        Selon les arcades : l’éruption des dents permanentes est en général plus précoce à la mandibule qu’au maxillaire, avec un écart proche d’une année pour les incisives. Les M1 sont presque synchrones mais les PM sont souvent plus précoce au maxillaire qu’à la mandibule. De plus une asymétrie normale de l’éruption selon les cotés de 2 ans est considérée comme physiologique, elle semble être plus marquée au niveau des PM sans prédominance d’un coté sur l’autre ;
-        Selon la variation de chronologie d'éruption.

IV.4.2    Facteurs de variations pathologiques

-        L'éruption dentaire et la maturation peuvent être affectée de multiple manière :
o      présence d'un obstacle (dentaire, gingival, kystique, osseux) ;
o      traumatismes ;
o      inflammation (folliculite exfoliante) ;
o      troubles nutritionnels (rachitisme, avitaminose peut entraîner un retard d'éruption ou des dysplasies) ;
o      maladies génétiques et chromosomiques (dysostose cléido-crânienne provoque une rétention prolongée des dents de lait, le mongolisme est associé à un retard de dentition, TURNER) ;
o      troubles endocriniens (thyroïdiens, hypophysaire, diabète, hypothyroïdie entraîne un retard d'éruption) ;
o      troubles vasculaires, trophiques (hypertrophie hémi-faciale) ;
o      La rubéole provoque un léger retard d'éruption ;
o      Les irradiations peuvent entraîner des troubles graves de l'éruption et de la calcification associés à des agénésies et des malformations ;
o      Les avulsions prématurées, nécrose pulpaire, carie proximale, ankylose lactéale, anomalie de forme ou de position.

IV.5    Difficultés d’évaluation

-        L’âge dentaire de calcification est plus délicat à évaluer que l'âge d'éruption puisqu’il fait intervenir l’interprétation subjective des radiographies en appréciant la moitié ou le tiers d’une racine dont on ne connaît pas la longueur finale ;
-        L’âge dentaire d’éruption présente peu de difficulté dans son évaluation bien que selon les auteurs, le critère varie du blanchissement de la muqueuse à l’apparition d’une surface dentaire assez importante ;
-        Sans compter les variations physiologiques et pathologiques (cf. au dessus).

IV.6    Utilisation en ODF

-        l’âge dentaire d’éruption peut être intéressant pour établir un retard d’évolution dentaire (il existe un retard quand variation de plus de 2 écart-type) ou pour diagnostiquer une anomalie d’éruption (dent incluse ou retenue) ;
-        les stades de dentition établis par DEMOGE et BESNARD permettent d’estimer quelle thérapeutique peut être appliquée à un stade déterminé. Ex : denture mixte stable = traitement précoce ou interceptif. SEDAJ (??) : pilotage, interception, SDAS (??) : multibagues ;
-        L’âge dentaire permet :
o      de déterminer à quel moment aura lieu l’éruption des dents ;
o      de prévoir le moment critique dans l’établissement d’une macrodontie relative.

V.    L'AGE OSSEUX

V.1    Définition

-        L'âge osseux correspond au stade de maturation du squelette du sujet à un moment donné et qui correspond à l'activité des cartilages de conjugaison ;
-        La croissance osseuse et l'ossification sont 2 phénomènes distincts mais généralement, l'ossification suit la croissance ;
-        Il existe un synchronisme entre la croissance staturale et la croissance faciale ;
-        BJORK a démontré qu'il existe une étroite corrélation entre âge osseux, maturation squelettique et taux de croissance ;
-        Cette correspondance intéresse fortement l’orthodontiste puisque :
o      il permet de situer le patient sur sa courbe de croissance ;
o      il permet d'établir le parallèle avec l'âge dentaire (retard et précocité) ;
o      il détermine le potentiel de croissance disponible (favorable avant le pic, défavorable après le pic) ;
o      l’obtention du meilleur résultat thérapeutique dans un minimum de temps se situe pendant la période de croissance maximale ;
-        Les marqueurs de maturation squelettique les plus utilisés sont ceux observables sur des images radiologiques au niveau d'os ayant une ossification de type enchondrale notamment par l'observation de la disparition des cartilages de croissance des os longs. Ces marqueurs sont nombreux et leur précision variable selon l'âge du sujet ;
-        Cela permet de situer l’enfant sur la courbe de croissance établie par BJORK ;
-        L'âge osseux se détermine par différentes méthodes selon les auteurs.

V.2    Moyens de détermination de l'âge osseux

-        La 1ère estimation est la courbe de l’accroissement annuel de la taille ; la croissance staturale :
o      elle donne une bonne indication du stade de croissance squelettique en général et particulièrement de la croissance faciale qui présente un lien étroit avec la croissance staturale dont l’évolution est plus facilement quantifiable ;
o      cependant il est astreignant de faire durant des mois voir des années un tel relevé ;
o      il est donc plus commode d’exploiter les radiographies ;
o      de plus, l’étude staturale ne nous permet de déterminer qu’a posteriori le moment du maximum de croissance alors que la prévision de ce pic aurait une importance toute particulière ;
-        Selon l'observation de clichés radiographiques :
o      par l’intermédiaire de radiographies du coude, du pied, du genou ou du poignet ;
o      permet d’apprécier, selon des tables précises, la quantité de croissance qui reste disponible ;
o      par comparaison d’une radio de la main et du poignet gauche à l’un des standards de l’atlas de GREULICH et PYLE (1959) ou de TODD :
§       y sont représentées les étapes successives de la calcification du poignet ;
§       utilisée de la naissance à la puberté, on étudie l'apparition et la morphologie des points d'ossification des os du carpe et des épiphyses phalangiennes ;
§       il existe des atlas différents pour les filles et les garçons, selon une chronologie très fine ;
§       cependant la variabilité de l’estimation est trop importante à l’échelle de notre problème et rend le procédé peu fiable.
o      par comparaison d'une radio du coude de face et de profil avec un atlas de l'apparition et de la taille des épiphyses du coude (condyle, épicondyle, trochlée, olécrane, tête radiale). C'est la méthode de NAHUM et SAUVEGRAIN (1965) :
§       surtout utilisée quand le taux de croissance augmente, c'est-à-dire à la puberté, (de 9 à 13 ans chez les filles et de 10 à 15 ans chez les garçons) ;
§       fonctionne sur un système de score : la somme des points est comparée à des courbes fille – garçon.
o      Par comparaison d'une radio de la hanche et l'observation du cartilage de la crête iliaque comparée à l'atlas de RISSER (1948) :

§       s'utilise à la fin de la puberté, pour déterminer la fin de la croissance staturale.
o      Par comparaison d'un cliché de profil des vertèbres cervicales à l'aide de l'atlas de LAMPARSKI (1973) :
§       il a travaillé sur la détermination de l’âge osseux à travers l’âge vertébral ;
§       Il établi un atlas des 3, 4, 5 et 6ème vertèbres cervicales dont il étudie la concavité du bord inférieur, l’inclinaison du bord supérieur, la hauteur du bord antérieur et l’épaisseur des espaces inter-vertébraux ;
§       Cependant la dispersion autour de l’âge moyen de 9 mois est supérieure à celle obtenue à partir d’une radiographie du poignet et la plage d’utilisation de l’âge vertébral se situe entre 10 et 15 ans ;
§       SASSOUNI dans sa méthode de prévision de croissance (1973) tient compte entre autres de l'ossification des vertèbres cervicales pour déterminer l'âge osseux du patient.
o      La méthode de BJORK et HELM :
§       ils exposent entre autres divers critères présentant un intérêt pour la clinique à partir du cliché de la main et du poignet et sur une période allant de 9 à 17 ans ;
§       Il a particulièrement insisté sur l’intérêt du sésamoïde du pouce qui apparaît 12 mois avant le pic pubertaire. Malheureusement il est décrit comme inconstant ;
§       parallèlement l’apparition d’un rostre interne sur le cartilage de la 1ère phalange du pouce se situe exactement au sommet de la courbe de croissance au pic pubertaire ;
§       au niveau des phalanges et plus précisément des articulations du majeur et de l’index :
·       l’épiphyse de la phalange médiane du majeur : le débordement de l’épiphyse par rapport à la diaphyse se réalise en même temps que le pic ou 1 an après ;
·       l’union épiphysaire de la phalange distale du 3ème doigt apparaît après le pic de croissance soit 1 à 2 ans après ; à ce moment on peut penser que le maximum de croissance est passé ;
·       la calcification du cartilage radial indique l’arrêt de la croissance staturale par contre celle de la mandibule se prolonge.
Méthode de BJORK et HELM
Le procédé consiste à observer le degré de soudure entre diaphyse et épiphyse des phalanges.
Les doigts de la main sont numérotés de 1 à 5 en commençant par le pouce. La nomenclature des phalanges est : l616 phalange : PP (proximal phalanx)
T™ phalange : MP (middle phalanx) T™ phalange : DP (distal phalanx)
Pour chaque phalange on distingue 3 stades de maturation :
-Le stade « = », où l'épiphyse est aussi large que la diaphyse
-Le stade « cap », où l'épiphyse déborde la diaphyse formant l'image d'une visière de casquette vue à l'envers
-Le stade « u », où l'épiphyse est unie à la diaphyse.
Chaque point d'ossification correspond à une étape de maturation qui est située avec précision dans le temps grâce à l'apparition de ces points « balises » de la croissance osseuse de l'enfant et permet de situer précisément le stade de développement du sujet examiné par apport à son pic de croissance.
Dans l'ordre chronologique apparaissent les stades PP2 = (2 ans avant le pic), MP3 = (1 ans avant le pic), S (apparition de l'os sésamoïde du pouce, inconstant pour ROUVIERE), PP1 cap, (coïncident avec le pic de croissance) MP3 cap, (1 an après le pic), DP3 u (1 à 2 ans après le pic), PP3 u (2 ans après le pic), MP3 u (2 à 3 ans après le pic).
Remarque : ces différents facteurs rendent compte de l'ossification est non de la croissance osseuse, or nous avons déjà fait remarquer que ces 2 processus bien que conjoint étaient distincts et ne dépendaient pas des mêmes facteurs, (hyper calcification des os du poignet en ces d'apport exagéré de calcium et de vitamine D), par ailleurs certaines affections atteignent la croissance et non pas l'ossification, (achondroplasie)
De plus ces valeurs moyennes autour du pic de croissance osseuse présente une grande variabilité interindividuelle et ne rend compte ne réalité que de la maturation des os ayant une ossification de type enchondrale (et non de l'ossification membraneuse) (FERRE).

VI.    Liaisons entre âge osseux âge dentaire âge civil

VI.1    Liaisons statistiques

-        De nombreuses études sur les coefficients de corrélation entre ces divers âges ont été faites. Il en ressort les conclusions suivantes :
o      Les corrélations 2 à 2 entre âge civil âge osseux et dentaire sont très fortes ;
o      Par contre l’analyse des relations entre les avances et retards d’âge osseux et dentaire par rapport à l’âge civil fait apparaître une quasi absence de relation ;
o      Il semble donc impossible sans informations complémentaires de faire référence à l’âge civil ou l’âge dentaire pour connaître l’âge osseux et inversement ;
o      Par railleurs, il y a corrélation :
§       Entre âge pubertaire et pic de croissance ;
§       Importante entre âge statural et pic de croissance faciale ;
§       Entre pic pubertaire et âge osseux sésamoïde ;
§       Mais il existe de grandes variabilités entre l’âge dentaire et tous les autres âges, y compris la quantité de croissance en fonction de la formule dentaire.

VI.2    Synchronisme entre âge dentaire et âge civil

-        D’après CHATEAU un décalage entre âge dentaire et civil n’a de conséquences diagnostiques et thérapeutiques que lorsque le retard ou l’avance dépasse 1 ou 2 années ;
-        Les retards de dentition sont souvent associés à l’agénésie de certains germes et à la microdontie ;
-        L’avance ou le retard se corrigent quelque fois spontanément mais le plus souvent se confirment au cours de la croissance ;
-        Une avance ou un retard sur la dentition lactéale se répercute sur la dentition définitive et les dents de sagesse. ;
-        L’âge dentaire sera utile pour calculer la date du début du traitement ;
-        Si le retard est de 1 ans, on pourra retarder le début de traitement d’autant afin d’en raccourcir la durée (CHATEAU).

VI.3    Synchronisme âge osseux et âge dentaire

-        L’âge osseux est fréquemment en retard sur l’âge dentaire ;
-        Le décalage est plus important chez les garçons que les filles (controversée) ;
-        Comme l’a dit DE COSTER "dans d’autres parties du corps un léger défaut de croissance passera inaperçu mais dans les maxillaires, l’apparition et l’adaptation successives des dents rendent ces petits défauts plus apparents. Le défaut de croissance dans le temps engendrera un défaut dans l’espace. Ce retard de l’âge osseux sur l’âge dentaire entraîne des DDM transitoires" ;
-        Pour établir le diagnostic il faudra donc bien examiner la valeur de chaque âge pour faire la différence entre une DDM "pathologique" qui nécessitera un traitement et un retard ou une avance entre age osseux et dentaire.

VI.4    Synchronisme entre âge osseux et âge civil

-        Il existe également un décalage de 2 à 3 ans entre âge osseux et âge civil ;
-        Il est là aussi un peu plus important chez les garçons ;
-        Le retard de l’âge osseux sur l’âge civil va se traduire avec un âge dentaire normal par un encombrement dentaire puisque les maxillaires ne sont pas suffisamment développés pour l’ensemble des dents ;
-        Cet encombrement paraîtra d’autant plus important si l’on associe une avance de l’âge dentaire sur l’âge osseux ;
-        De même cet encombrement sera masqué quand le retard de l’âge osseux sera associé à un retard de l’âge dentaire ;
-        Chez un enfant présentant un âge dentaire normal correspondant à son âge civil mais avec un âge osseux en retard sur les deux autres, on aura encore un espoir de croissance ;
-        Cet espoir sera très important si l’enfant a un âge dentaire en avance sur l’âge civil. Le pic de croissance obtenue pourra en effet augmenter la longueur d’une arcade et réduire une DDM peut être existante ;
-        Par contre chez un enfant dont les 3 âges correspondent et qui présente une DDM, s’il n’y a plus d’espoir de croissance la solution d’extraction des dents doit être envisagée ;
-        L’existence de ces décalage entre ces âges biologiques a don une conséquence thérapeutique importante.

VII.    UTILISATION EN ODF

VII.1    Utilisation pour le diagnostic et le pronostic

VII.1.1    Age dentaire

-        Du fait de sa commodité et de sa simplicité de calcul, de sa relative autonomie vis à vis des facteurs extrinsèques et intrinsèques, l'âge dentaire est surtout intéressant pour déterminer le stade de développement entre 6 et 30 mois ;
-        Elle a aussi une valeur statistique pour apprécier l'état de développement d'un groupe ;
-        Au-delà de cet âge civil de 30 mois, l'âge dentaire servira à l'orthodontiste pour différencier essentiellement :
o      une DDM transitoire (discordance entre âge dentaire et âge osseux) d'une DDM vraie ;
o      un retard d'éruption d'un retard de maturation.

VII.1.2    Age osseux

-        L'âge osseux permet de déterminer le stade de maturation et ainsi le potentiel de croissance (aspect quantitatif) d'un sujet en le positionnant sur sa courbe de croissance staturale ;
-        Ceci, conjointement à une prévision de croissance (direction, aspect qualitatif), permet d'affiner le diagnostic surtout étiopathogénique ainsi que le pronostic avec et sans traitement.

VII.2    Détermination du moment du traitement

-        Définition : c'est le moment le plus favorable pour débuter le traitement, afin qu'il soit le plus "réussi" et le plus stable en un minimum de temps ;
-        Il dépendra de :
o      la date de la 1ère consultation ;
o      du siège et de la nature de l'anomalie (basale, alvéolaire, dentaire, fonctionnelle) ;
o      de l'âge biologique du patient ;
o      du potentiel et type de croissance ;
o      du stade de morphogenèse des arcades dentaires ;
o      de la motivation du patient ;
o      de la "philosophie" orthodontique à laquelle adhère le praticien.

VII.3    Choix de la thérapeutique

-        Le fait de pouvoir définir le stade de développement d'un individu est aussi indispensable au type de thérapeutique que l'on va utiliser ;
-        En ODF, on distingue :
o      les thérapeutiques précoces (prévention, interception) et tardives, en fonction de l'âge du patient ;
o      3 moyens thérapeutiques : l'orthopédie, l'orthodontie et la chirurgie ;
o      3 niveaux d'intervention : alvéolo-dentaire, les bases squelettiques, les fonctions oro-faciales.

VII.3.1    Les thérapeutiques précoces

-        Elles interviennent avant "1'âge orthodontique" qui est de 12 ans (denture adulte jeune), lorsque le potentiel de croissance est encore important (jusqu'au pic pubertaire) ;
-        La prévention consiste à empêcher la survenue de l'anomalie en éliminant les facteurs pouvant en être la cause (rééducation fonctionnelle, RNM) ;
-        L'interception désigne un acte thérapeutique simple qui corrige partiellement ou totalement un facteur étiologique d'une dysmorphose, alors que celle-ci n'est que partiellement installée, (Ex : extractions sériées) ;
-        La thérapeutique pourra être alors :
o      orthopédique : action sur les bases osseuses en corrigeant leurs anomalies en profitant de leur potentiel de croissance :
§       fonctionnelle : action par l'intermédiaire des fonctions neuromusculaires ;
§       mécanique : action direct sur les bases (Ex : propulseurs, FEO "lourdes") ;
o      orthodontique : action uniquement sur les éléments dentaires.

VII.3.2    Les thérapeutiques tardives

-        Elles interviennent alors que le potentiel de croissance de l'enfant est faible, voire nul (après le pic pubertaire) ;
-        Dans ce cas l'orthodontiste pourra agir sur les procès alvéolaires et sur les dents mais ne pourra plus utiliser la croissance des bases squelettiques pour corriger des décalages osseux ;
-        Seule la chirurgie permettra d'agir à ce niveau du décalage.

VIII.    CONCLUSION

-        Au-delà de l'aspect "statique" que peut revêtir la notion d'âge, nous avons montré que les âges dentaire et osseux nous permettaient de déterminer l'âge biologique, seul âge utile qui nous permet de choisir la meilleure thérapeutique, au meilleur moment, en fonction du stade de morphogenèse des arcades et de maturation squelettique du patient ;
-        Ceci implique bien entendu de soigner des enfants ayant encore un potentiel de croissance, et donc de les voir pour la première fois relativement jeune (problème de politique de prévention, de santé publique, de sensibilisation des omnipraticiens, …) ;
-        L’intérêt de connaître les âges biologiques permet de mieux prévoir la quantité de croissance à venir chez un jeune patient, d'estimer les décalages existant entre les stades d'évolution des maxillaires et des dents (DDM), de déterminer l'échéance d'une éventuelle intervention ;
-        De ceci découle le choix du traitement : les fonctionnalistes agiront ou tenteront d’agir sur la croissance en la freinant ou en la stimulant, et cela en ayant bien pris soin de savoir où se situe le patient sur sa courbe de croissance ;
-        Les partisans des traitements précoces débuteront au stade de denture temporaire ou mixte le plus souvent ;
-        Par contre les mécanistes préfèreront attendre l’évolution de toutes les dents permanentes et la fin de la croissance pour débuter leur thérapeutique multi-attaches ;
-        Pour le moment le critère le plus fiable, le plus pratique utilisé en orthodontie pour situer le patient sur sa courbe de croissance est la détermination de l’âge osseux grâce aux radiographie de la main et du poignet.