Les dentistes traitent les patients souffrant de troubles du sommeil

NEW YORK, USA: La dentisterie du sommeil est en train de changer la façon dont les patients atteints de troubles du sommeil sont traités.

Traditionnellement, l'apnée du sommeil a été jusqu’à présent un problème dont s’occupaient les médecins généralistes, les neurologues ou les pneumologues, mais maintenant, les dentistes se concentrent sur la façon dont les patients qui ronflent peuvent améliorer leur qualité de sommeil.

Selon l'Académie Américaine de Dentisterie Cosmétique (AACD), lorsque l’apnée du sommeil est diagnostiquée, les patients sont appareillés d’une machine à pression positive continue (CPAP). Pendant le sommeil, le patient porte un masque relié à l’appareil par un tube de respiration. Jusqu'à récemment, la chirurgie était l'une des rares alternatives à la CPAP.

Les dentistes ont commencé à traiter les patients souffrant d’apnée du sommeil parce qu'ils comprennent comment l'occlusion et la position de la mâchoire peuvent influencer les voies respiratoires d'un patient. Beaucoup de dentistes offrent une thérapie orale et des appareils anti-ronflements, pour aider les patients qui ne souhaitent pas faire un traitement CPAP ou subir une intervention chirurgicale.

"Maintenant, je demande toujours à mes patients, et note dans leurs dossiers, si leurs ronflements sont forts et réguliers," a déclaré le Dr. Lisa Shives, un médecin spécialisé dans le sommeil, qui a rédigé un article sur le ronflement pour CNN Health. "Si c’est le cas, je recommande généralement, un traitement avec un appareil buccal, ou parfois avec CPAP."

La sensibilisation au problème de l'apnée du sommeil n'a cessé de croître. Le journal SLEEP notait en 2008 que les ronfleurs bruyants sont dix fois plus susceptibles d'avoir de l'athérosclérose, ce qui a motivé les médecins et les dentistes à chercher des méthodes de traitement de l'apnée.

"Je suis confronté à une demande croissante de mes patients," indique le D r Mark Weiser, un dentiste de Santa Barbara et membre de l'AACD, qui traite l'apnée du sommeil et le ronflement. "Mais beaucoup des appareils que je fais sont pour les patients CPAP qui ne supportent pas leur masque et tout ce qui va avec, et vont sur Google chercher d'autres options."

"En tant que dentiste, j’ai pour ainsi dire, la possibilité de "combler l'écart", et d’aider à détecter plus de cas d’apnée du sommeil," ajoute le Dr. Don Lowrance, dont le cabinet dentaire est à Corpus Christi, aux États-Unis. "Ils sont assis dans mon fauteuil, et poser quelques questions simples pour savoir si une étude du sommeil est justifiée, ne prend pas beaucoup de temps."

Le Dr. Roger Roubal, dentiste de l’apnée du sommeil à Omaha, États-Unis, demande systématiquement à ses patients si ils ronflent. "C'est une question simple, mais en la posant, nous sommes potentiellement capable de sauver des vies dans le cabinet dentaire."


Information supplémentaire :
Le syndrome d'apnées du sommeil (« SAS ») ou plus précisément syndrome d'apnées-hypopnées du sommeil (« SAHS ») est un trouble du sommeil caractérisé par un arrêt du flux respiratoire (apnée) ou une diminution de ce flux (hypopnée). Ce trouble est souvent très invalidant et peut dans certains cas entraîner la mort.

Ses causes sont diverses mais peuvent être classées en deux catégories. Elles peuvent être obstructives et associées à une obésité ou à un syndrome métabolique : on parle alors de « syndrome d'apnées obstructives du sommeil » (« SAOS »). Une apnée est dite « obstructive » quand elle résulte d'efforts respiratoires pour lutter contre une obstruction des voies aériennes supérieures (nez, bouche, pharynx, larynx). Elles peuvent être aussi neurologiques, par anomalie du contrôle de la respiration et il n'y a donc alors pas d'effort d'inspiration comme dans le cas précédent. On parle de « syndrome d'apnées centrales du sommeil » (« SACS »).

Ce syndrome affecte la qualité de vie non seulement des personnes qui en sont atteintes, mais aussi celle de leur entourage. En effet, les apnées, en dégradant la qualité du sommeil (diminution du sommeil profond et paradoxal, micro-éveils), provoquent l'apparition d'une somnolence diurne excessive1 parfois associée à une irritabilité, à une baisse de la libido1, ou à un état dépressif. D'autre part, les apnées diminuent la pression partielle en oxygène dans le sang et provoquent une désaturation en oxygène. L'hypoxémie chronique qui en résulte est elle-même responsable d'une hypertension artérielle et de l'apparition d'autres troubles cardio-vasculaires.

La prévalence du SAS est estimée entre 0,5 et 5 %. Ce syndrome est souvent méconnu, bien que son diagnostic soit maintenant bien codifié et obéisse à des critères précis. Les traitements sont nombreux et leurs indications varient selon les cas. Ce n'est que depuis 1981 qu'existe un traitement constamment efficace, la ventilation en pression positive continue (PPC). L'entourage des patients joue un rôle essentiel dans l'accompagnement du traitement.

Longtemps ignoré, le SAS, dans sa forme la plus fréquente (« SAOS »), a été décrit en 1956 sous le nom de « syndrome de Pickwick ». De nombreux personnages historiques en furent atteints, tel Dionysius d'Héraclée, Napoléon Ier ou encore Winston Churchill.