L'imagerie numérique en chirurgie dentaire, la RadioVisioGraphie ou RVG.

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Imagerie dento-maxillaire: approche radio-clinique

 Par Robert Cavézian,Gérard Pasquet,Gilbert Bel,Gilles Baller

PRINCIPE:

« La fonction principale de l'imagerie esl de porter une information » (Eric Bonnet).
Si l'imagerie argentique procède du traitement chimique d'une plaque photosensible impressionnée par un faisceau de rayons X module qui en révèle l'image latente, l'image numérique est la traduction visuelle du codage informatique de chaque point élémentaire constitutif de l'image (ou pixel).
Si l'information est analogique car elle transmet des données sous forme de variation continue d'une grandeur physique, la numérisation est l'expression sous forme numérique d'une information analogique. Celte information répond à la définition du signal qui est une « grandeur physique, de nature quelconque porteuse d'information» et qui correspond à la quantité de photons X ayant traversé une structure anatomique.


Grâce à Francis Mouycn. par l'invention de la RadioVisioGraphie ou RVG Trophy-Kodak. l'image numérisée est entrée au cabinet dentaire et permet un contrôle thérapeutique immédiat (endodontic) pour une moindre irradiation.
L'appareillage utilise un tube dentaire classique. Le film radiographique est remplacé par un dispositif numérique placé en bouche (capteur solide contenant par exemple un scintillateur. une plaque de libre optique et une caméra miniaturisée CCD ou bien un écran radio-luminescent à mémoire ou ERLM dit •• plaque-phosphore ».

ARGENTIQUE OU NUMÉRIQUE : LES RAISONS D'UN CHOIX :

Le passage de l'image argentique à l'imagerie numérique dentaire, par les praticiens, a été conditionné par des considérations économiques et ergonomiques et l'intégration à un système de gestion informatique de son activité.


Pourtant, le film dentaire sans écran, est historiquement l'instrument le plus performant de l'imagerie diagnostique, avec une très haute définition de l'image, supérieure à 20 paires de lignes par millimètre...
Les derniers capteurs numériques atteignent aujourd'hui une définition comparable.


Pour le chirurgien-dentiste, les inconvénients pratiques sont nombreux et la numérisation le dégage de contraintes parfois lourdes (coût des films, des produits de développement qu'il faut stocker, nécessité d'une chambre noire, temps de développement de plusieurs minutes, images statiques définitives, séchage et marquage des films. gestion des déchets, comparaisons dosimétriques en faveur de la numérisation...).

IMAGERIE NUMÉRIQUE OU DIGITALE :

Deux technologies différentes se partagent le marché :

Numérisation directe par capteur solide (CCD ou CMOS) :

La plus répandue; elle utilise des capteurs solides CCD («charge couple device») ou DTC (■«dispositif à transfert de charge»), CMOS (•Le faisceau émergent de rayons X tombe sur le scintillateur du capteur qui transforme les photons X en photons lumineux. Ces derniers atteignent le CCD, soit directement soit par l'intermédiaire de fibres optiques . Le signal photonique est transformé en signal électrique par les transducteurs. Un convertisseur analogique-numérique élabore le signal numérique qui sera traité par l'ordinateur. Les capteurs n'ont pas de possibilité de stockage et les informations sont transmises à l'ordinateur, la plupart du temps par câble.
L'image numérique apparaît en temps réel sur l'écran : cette caractéristique est très appréciée par le praticien.

Les capteurs solides ont une zone de sensibilité réduite qui impose de travailler entre 60 et 70 kV pour un résultat d'image optimum. Avec une tension plus élevée on peut observer un phénomène de « blooming » (fluorescence) par saturation des pixels qui débordent sur les pixels voisins, brûlant ainsi l'image au point de faire disparaître certaines structures fines surtout dans les zones de fort contraste.
Les capteurs, par leurs dimensions, même s'ils vont vers la réduction, et leur rigidité se révèlent d'un maniement délicat dans les zones de changement de courbure au niveau mandi-bulaire, en cas de palais plat et de manière générale pour une élude étendue des arcades.
On rapproche de ce procédé le système à détecteur linéaire électronique, composé d'une barre verticale constituée d'un grand nombre de photodiodes alignées et recouvertes d'un scintillateur. Le tube à rayons X et le détecteur tournent simultanément autour de l'objet à radiographier, en produisant des bandes de signaux (colonnes de pixels) permettant d'obtenir une vue «panoramique». Ce type de technique est utilisé pour la réalisation de clichés panoramiques dentaires.

Numérisation indirecte par capteur écran radio-luminescent à mémoire (erlm) :

Le film denlaire ou le couple film-écran des cassettes est remplacé par une plaque phosphore à mémoire.
L'image est révélée dans un lecteur où le balayage d'un faisceau laser libère l'énergie photo-nique accumulée, qui sera travaillée par un photomultiplicateur, transformée en signal électrique traité par l'ordinateur.
La lecture sur écran se fait avec un certain temps de latence qui tend à se réduire.



En imagerie dentaire intra-buccale, le modèle le plus répandu est le Digora de Soredex mais d'autres produits existent, comme le Denoptix de Gendex.
En imagerie extra-buccale, il suffit de changer les écrans traditionnels des cassettes par un écran radio-luminescent à mémoire.

Les capteurs ERLM sont plus souples mais fragiles, avec une résolution inférieure à celle des capteurs solides.
En revanche, ils présentent un atout majeur car ils n'ont pas de lien direct avec l'ordinateur et leur zone de sensibilité est beaucoup plus large qu'en imagerie numérique directe, comparable à celle du film argentique. Le traitement de l'image entraîne une attente qui tend à se réduire.
Quelle que soit la méthode de numérisation, la notion «d'image brute de qualité» reste indispensable pour l'application correcte d'un traitement d'image (Eric Bonnet).
La dose d'irradiation est abaissée car toute image est théoriquement exploitable. Pour ce qui est du cliché pris individuellement, il faut savoir qu'une diminution de la dose de rayonnement de 30 % par rapport au lilm argentique correspond au maximum possible, compatible avec une qualité satisfaisante (notion de rapport signal/bruit). Cette valeur diminue actuellement avec l'évolution de capteurs de plus en plus sensibles.
Les utilisateurs de l'imagerie dentaire numérique sont essentiellement les cliniciens qui se voient ainsi dégagés des contraintes matérielles de la «chambre noire», du délai nécessaire au développement du film dentaire qui semble toujours trop long alors même que le patient assis sur le fauteuil est en cours de soins.
D'autre part, la visualisation sur écran favorise le dialogue praticien-patient et assure une meilleure collaboration de ce dernier:elle peut être agrandie, rehaussée, comparée à d'autres images ou encore imprimée. Par contre, le format d'acquisition nécessite un apprentissage, tant par le positionnement du capteur, que par la lecture des images numérisées. La tentation de multiplier les images, donc l'exposition du patient, est le premier piège de l'imagerie numérique.
Le stockage magnétique (disque dur de l'ordinateur, CD et/ou DVD) garantit un gain de place et de temps de recherche très appréciable dans la gestion du fichier des malades et dans le cas d'une éventuelle transmission par Internet ou autres moyens (voir chapitre 3 : « Procédés d'imagerie sectionnelle numérique en odonto-stomatologie»)



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