Dépassons les frontières pour partager notre expérience ! En pratique quotidienne, la finalité de tout traitement restaurateur et prothétique réside dans son intégration biologique, esthétique et fonctionnelle. La pérennité de ces restaurations dépend non seulement du ou des matériaux choisis, mais aussi de leur mise en oeuvre. Pourtant, combien de restaurations collées sont encore déposées chaque jour pour persistance de sensibilités post opératoires ou pour raison esthétique ? Combien tombent spontanément sans qu’on n’en connaisse la raison ? Ne vous est-il jamais arrivé de voir un joint prothétique se colorer sans savoir pourquoi ni que faire ? Bref, nous allons lors de cette séance essayer de comprendre l’influence de l’opérateur sur ces traitements, mais surtout de trouver les bonnes pratiques pour nous prémunir de ces échecs, et de bien d’autres !
1. Les échecs en dentisterie adhésive directe dans les secteurs postérieurs, par Annie Saint Georges (Université de Montréal, Québec)
2. Comment éviter les échecs des restaurations directes du secteur antérieur, par Marie Clément (Université de Lyon)
Devant une perte de substance faible à moyenne au niveau antérieur, la méthode directe de stratification de composite répond à tous nos impératifs. Celle-ci autorise également une préparation minimale, répondant à un concept de dentisterie la moins invasive possible. Ces restaurations directes du secteur antérieur sont donc aujourd’hui largement utilisées dans notre pratique quotidienne. L’évolution des composites traditionnels vers des composites à haut rendu esthétique, conçus pour la technique de stratification, l’utilisation de clés en silicone et le positionnement de petites masses de composite de manière anatomique, permettent aujourd’hui de réaliser des restaurations de grande qualité mécanique, fonctionnelles et esthétiques. Toutefois une telle séance constitue souvent un challenge pour le praticien et un geste thérapeutique difficile à conduire. En effet, des échecs peuvent survenir. Ces derniers sont essentiellement de deux types au niveau antérieur : les échecs mécaniques et les échecs esthétiques. Les échecs mécaniques, constitués par la dégradation ou le décollement des restaurations, peuvent être évités avec un choix du matériau adhésif spécifique à ce secteur, et une procédure clinique rigoureuse qui sera détaillée. Les échecs esthétiques sont eux majoritairement constitués par des problèmes de forme de couleur, d’état de surface ou encore de visibilité du joint. L’analyse pré-opératoire de la ou des dents à restaurer est indispensable afin de mettre en place une méthodologie opératoire raisonnée pour des restaurations fonctionnelles et esthétiques dans ces secteurs antérieurs. La qualité esthétique d’une restauration est liée principalement à sa capacité à simuler l’ensemble des caractéristiques optiques des tissus naturels que sont la dentine et l’émail. Dans le but d’obtenir une simulation la plus proche possible de ces tissus, les techniques de stratification, avec un choix de matériaux adaptés, seront décrites et la procédure clinique rigoureuse, essentielle à la réussite et à la pérennité de ces restaurations, sera détaillée étape par étape
3. Approche clinique rationnelle visant à limiter le risque d’échec des restaurations indirectes collées, par Alain Vanheusden (Université de Liège, Belgique)
Les techniques de prothèse fixe conventionnelles de ponts et couronnes sur dents naturelles, voient aujourd'hui leurs indications diminuer au profit de techniques plus respectueuses de l'organe dentaire et de son environnement. Celles-ci associent une réduction minimale des tissus amélo-dentinaires encore présents et la restauration de la dent grâce à une liaison physico-chimique performante et durable entre la restauration et le pilier. Cette philosophie de traitement interceptive s'inscrit dans le concept thérapeutique de la bioémulation qui consiste à traiter une dent en réduisant au strict minimum son capital tissulaire et en la restaurant par un biomatériau adapté à sa composition, sa fonction et son esthétique. Elle permet, en outre, d'augmenter sa durée de vie en réduisant significativement les complications biologiques et/ou de retarder son remplacement par un implant. Si ces techniques se montrent aujourd'hui, au moins, tout aussi performantes et fiables que d'autres plus traditionnelles, elles nécessitent toutefois une bonne connaissance des biomatériaux à employer ainsi que le respect de protocoles cliniques rigoureux. L'objectif de cette séance « internationale » est d’insister sur les principaux éléments cliniques qui sont susceptibles d’influencer l’échec ou la réussite de l’ensemble de nos thérapeutiques faisant appel à l’adhésion, qu’elles soient antérieure, postérieure, directe ou indirecte. Nous verrons donc : • comment mettre en oeuvre sereinement ces thérapeutiques adhésives, • comment optimiser nos résultats esthétiques, et leur durée de vie, • et enfin quels matériaux (colles, adhésifs, composites, …) choisir en fonction des actes réalisés.