faut-il faire des calculs de doses en anesthésie locale dentaire ?

Je vous livre les « réflexions » de divers intervenants telles qu’elles ont été « écrites », sur le site « Eugénol.com », au sujet des doses d’anesthésique local que l’on peut injecter en pratique dentaire. Je cite donc strictement et vous laisse apprécier le florilège.




La variété des doses suggérées, selon la pusillanimité ou l’audace des praticiens, les « méthodes » folkloriques mises en œuvre pour les déterminer –au rang desquelles l’ineffable et irremplaçable « pifomètre »-, la relation pittoresque et enjouée des excessifs exploits de certains apprentis sorciers : tout cela, s’appliquant à l’acte le plus fréquemment exécuté par la majorité d’entre nous, ne manque pas d’interpeller, voire d’inquiéter.

Pourquoi devrions-nous faire les calculs de dose avant toute anesthésie locale ?

Parce que nous avons cette particularité d’être à la fois le chirurgien qui pratique l’intervention, l’anesthésiste-prescripteur de médicaments anesthésiques obéissant aux mêmes impératifs que tous les autres médicaments, et enfin l’anesthésiste-exécutant de l’acte anesthésique.
A ces divers titres, par nos compétences supposées, nous devrions donc être à même de calculer sans erreur les doses prescrites, et de les administrer dans de bonnes conditions de sécurité : on ne prescrit pas, suppose-t-on, les mêmes doses d’antalgiques, d’anti-inflammatoires ou d’antibiotiques, etc. à un enfant de 5 ans, à un jeune sportif en pleine forme, à une mamie de 85 ans « bénéficiant » de multiples traitements médicamenteux, à un alcoolique plus ou moins mondain. Il en est évidemment de même pour les diverses formulations anesthésiques locales (à 2%, 3%, 4% ; avec ou sans vasoactifs), selon le poids, l’âge, l’état de santé du patient visé.
A la décharge des praticiens, force est cependant de reconnaître que l’on cherchera vainement, dans les livres d’anesthésiologie locale dentaire disponibles en français, des développements explicites sur la façon de calculer les doses de solutions anesthésiques que nous allons administrer.
calcul doses bibliothèque
Par contre, nombreux sont les ouvrages, en anglais ou en espagnol, qui détaillent remarquablement ces éléments de compréhension et de décision : à titre d’exemple, Demetra Logothetis consacre à cela tout un chapitre de 19 pages dans son livre « Local anesthesia for the dental hygienist » destiné aux …hygiénistes américaines, qui pratiquent, selon des modalités variables suivant les états de l’Union, les anesthésies locales et régionales. Autres lieux, autres mœurs.
Je crois devoir indiquer aussi que, par exemple, dans le cursus des infirmières et infirmiers, le calcul des doses représente de nombreuses heures de cours et de travaux dirigés, et qu’il existe pour eux une bibliographie abondante et remarquablement bien conçue à ce propos.*
A qui ferons-nous croire que nous serions les seuls à pouvoir ignorer sans dommages ce qu’apprennent infirmières et hygiénistes dentaires, dès lors que c’est la sécurité des patients qui est en jeu ?
*Je remercie Mme C. Cuocolo, IADE au CHU de Toulouse, des renseignements fournis sur le sujet.