Problèmes éthiques soulevés par les soins dentaires chez la personne en situation de handicap.


La question du consentement éclairé prend une place importante dans le domaine de v. La pratique de l’odontologie sur les personnes vulnérables nous confronte à la question du soin sous contrainte. Le soin est souvent réalisé dans des conditions extrêmes (pleurs, contention, utilisations de tranquillisants). Quel bénéfice pouvons-nous dégager d’un acte de soin que le patient ne reconnaît pas lui-même comme étant bienfaisant ? Au-delà du bénéfice direct sur la santé bucco-dentaire, comment évaluer le bénéfice global pour ces patients ? Le soin, réalisé sous contraintes, n’est-il pas finalement malfaisant ? Le but de cet article a été de clarifier certains points soulevés par ces questions. L’objectif a été d’identifier les différents points de vue et d’identifier les sources de désaccord qu’ils occasionnent. Pour cela nous avons interrogé des personnes travaillant au sein du réseau de santé Handident PACA souvent confrontées à cette problématique pour jauger leur pratique. Un questionnaire de 12 items a été soumis en ligne de manière anonyme. L’échantillon était de 85 personnes. Le taux de participation était de 38,8 %. Même si le soin est effectué dans les larmes, 72 % des praticiens poursuivent ce soin. Bien que deux-tiers des praticiens pensent être bienfaisants, seulement 40 % d’entre eux ne seraient pas prêts à recommencer du fait du lourd contexte émotionnel. Les tensions éthiques impliquées par le sentiment de soin sous contrainte se traduisent par des réponses ambivalentes de la part des praticiens. Concernant l’information donnée au patient, la plupart des praticiens ont avoué y renoncer si le patient était déficient mental. Une réflexion post-décisionnelle est utile. Il est également nécessaire de trouver de nouveaux outils et de nouveaux supports de l’information afin de recueillir une meilleure coopération de ces patients.